Agriculture : de l’orge bas-carbone dans la bière HEINEKEN

Damien Robillon - Directeur des Achats

HEINEKEN France

Originaire d’Auvergne, Damien est titulaire du Master 2 Achat International de l’EM Strasbourg ; Il débute sa carrière à la Brasserie Fischer (groupe Heineken) à Strasbourg en 2002 et rejoint ensuite le siège parisien pour occuper successivement les fonctions d’Acheteur Industriel, Acheteur Matières Premières puis Responsable du Contract Management ; En 2013, il s’installe aux Pays-Bas pour devenir Responsable Achats Monde Energies ; En 2018, il est de retour en France sur le poste de Directeur des Achats.

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Canicules, incendies de plus en plus fréquents, violents orages et grêle destructrice, le changement climatique est d’actualité et nous en ressentons les effets chaque jour un peu plus, dans chaque région. La prise de conscience est là. Citoyens comme entreprises s’engagent chaque jour un peu plus afin de réduire leur impact, à leur échelle.

Responsable de 19 % des émissions de gaz à effet de serre en France, l’agriculture constitue un fort levier de lutte contre le changement climatique. HEINEKEN France, dépendant de la production d’orge utilisée dans la bière, a notamment choisi ce secteur pour agir. Zoom sur leur programme d’agriculture bas carbone avec Damien Robillon, Directeur des Achats pour la France en étroite collaboration avec Géraldine Bernard, Lead agriculture durable à la direction des Achats pour le Groupe.

Comment développer une agriculture bas-carbone ?

La culture de l’orge émet beaucoup de CO2, d’une part lors de la production de l’engrais utile à sa croissance et d’autre part lors de l’application de cet engrais. Pour réduire ces émissions de gaz à effet de serre, HEINEKEN France a lancé en 2020 un programme d’expérimentation avec Malteurop (la filiale du groupe coopératif Vivescia experte du malt), Soufflet France, ainsi qu’avec le cabinet de conseil spécialisé Ecoact. L’objectif : produire des orges brassicoles « bas carbone » en réduisant l’impact de la fertilisation azotée. 

Mais se lancer dans une telle aventure est complexe. Le programme doit conjuguer des enjeux multiples : des objectifs environnementaux, des niveaux de rendement suffisants, des critères de qualité… Il existe peu de données disponibles dans le domaine de l’agriculture, et tout particulièrement en ce qui concerne l’agriculture bas carbone dans le monde. C’est notamment pour cela que nous avons lancé des projets de parcelles pilotes, aujourd’hui présents dans près de 15 pays à travers le monde. Des projets qui visent à collecter diverses données réelles sur les pratiques agricoles, leur impact sur la réduction du CO2 et la capture du carbone dans le sol.

En France, le programme d’agriculture bas carbone repose sur un protocole agronomique élaboré par les équipes de R&D des différentes coopératives agricoles impliquées dans le projet. Il est actuellement en phase de test auprès d’une quinzaine d’agriculteurs du Grand Est, en particulier de la Marne, sur une surface d’environ 200 hectares. Il était primordial de s’associer avec des spécialistes du domaine ainsi que des pairs plus matures sur ce sujet qui ont partagé leur expérience et ont été source d’inspiration. Au total, la surface de test en France représente près de 350 hectares.

Ces essais se basent donc sur deux leviers : le premier s’articule autour des pratiques liées à l’agriculture de conservation qui concerne la culture de couverture, l’incorporation de légumineuses, la diversification des rotations culturales, le travail occasionnel du sol, etc. Le second s’attache aux pratiques liées à la réduction des apports d’engrais et à l’agriculture de précision avec par exemple l’utilisation d’outils de gestion des engrais, le report de la première application d’engrais, l’utilisation d’inhibiteurs de nitrification, l’incorporation d’engrais dans le sol.

De l’orge bas carbone dans la bière Heineken

Depuis son lancement, HEINEKEN et ses partenaires suivent de près ce programme d’agriculture bas carbone. Les premiers résultats, issus de la récolte de 2021, sont d’ores et déjà très encourageants, allant dans le sens d’une transition vers une production agricole plus durable, vers une bière bas-carbone.

Si les résultats sont concluants, ces nouvelles pratiques culturales seront généralisées en France et dans les autres pays fournisseurs. Le groupe HEINEKEN a en effet pour ambition de déployer ces pratiques auprès de 10 000 agriculteurs afin de réduire au maximum l’impact carbone de ce secteur clé, au-delà des enjeux propres à la filière brassicole. À travers ce déploiement à plus grande échelle, nous souhaitons aussi passer à une agriculture qui soit plus régénérative, accordant notamment une plus grande attention à la gestion de l’eau et la préservation de la biodiversité. L’objectif sera également d’amorcer une réflexion autour d’un appui technique à apporter aux agriculteurs.

Le programme d’agriculture bas carbone HEINEKEN France repose sur un constat : en tant qu’entreprise, il est urgent de réduire l’impact carbone de toute la chaîne de valeur. En se lançant sur la recherche d’une orge bas carbone pour sa bière, l’entreprise démontre aussi sa volonté d’accompagner le consommateur vers une consommation plus responsable, un impératif dans ce contexte qui constitue aussi une forte attente de leur part. 

La réduction de l’impact carbone à la base de la lutte contre le changement climatique

Conscient de l’urgence de réduire les émissions de carbone de chaque secteur, HEINEKEN France s’est engagé sur cette voie depuis plusieurs années. Son objectif aujourd’hui : réduire de 30 % ses émissions de CO2 d’ici 2030 sur l’ensemble de sa chaîne de valeur. 

Agissant sur l’ensemble de ses postes d’émissions, HEINEKEN France a d’ores et déjà lancé de nombreuses actions de réduction. Le secteur de l’agriculture, comprenant l’orge brassicole, constitue un secteur important dans la stratégie d’HEINEKEN France. Représentant 35 % des émissions totales de l’entreprise, il s’agit du deuxième plus gros poste d’émissions après les emballages. C’est pourquoi notre feuille de route prévoit une forte réduction de cet impact. 

L’urgence climatique implique de produire de façon toujours plus responsable, de sorte à alléger la pression sur les écosystèmes et les ressources. Répondre à ces objectifs tout en proposant des produits de qualité, tel est l’enjeu fort qui pousse HEINEKEN France, à se transformer dès aujourd’hui.

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