Omissions de CO2 : Combien de Gaz à Effet de Serre produit-on vraiment ?

Et si la Chine n’était pas le premier pays émetteur de CO2 ? Le calcul des émissions de CO2 par pays donne une fausse image de la répartition de l’origine des gaz à effet de serre sur la planète. Le monde est interconnecté et les émissions de gaz à effet de serre de la Chine servent en fait à nourrir nos propres supermarchés. Pourtant, ces émissions de CO2 qui ne sont pas faites chez nous, nous avons tendance à les oublier lorsque nous calculons combien nous polluons. Ces « omissions de CO2 » pourraient bien être un frein aux engagements de la COP21, et pour changer les choses, Mes Courses pour la Planète lance une pétition. Le but : alerter l’opinion publique et les décideurs politiques sur le rôle caché de notre consommation dans notre impact climatique.

Aujourd’hui, les consommateurs veulent être informés des conséquences écologiques de leurs achats. Achetez une voiture et vous saurez combien elle pollue. Prenez l’avion et vous pourrez savoir combien de CO2 ont été émis pendant le vol. Les citoyens veulent connaître leurs émissions de CO2, les entreprises font leur bilan carbone et on calcule même les émissions de gaz à effet de serre par pays.

La France peut se rassurer : elle n’est « que » le 15ème pays le plus polluant, avec 20 fois moins d’émissions que la Chine ou les Etats-Unis et 2 fois moins que l’Allemagne…

Mais si tout ça nous induisait en erreur ? Le calcul des émissions de CO2 par pays et le calcul des émissions de CO2 de votre voiture ont pour point commun d’ « oublier » une bonne partie de la chaîne de production dans leurs équations, et donc d’omettre une bonne partie des émissions de gaz à effet de serre. Ce qui fausse totalement les résultats.

Quel pays pollue le plus la planète ?

Chine Pollution CO2

Lorsque l’on dit que la France a émis 370 millions de tonnes de CO2 en 2009 (chiffre de l’Agence Internationale de l’Energie), cela semble très peu par rapport aux 6 milliards de tonnes émises par la Chine. Sauf qu’en réalité, une partie importante du CO2 émis par la Chine sert en fait… à fabriquer les produits que nous consommons en France. Pour résumer, lorsque l’on calcule nos émissions de CO2 par pays, on fait une vraie « omission » du CO2 que les pays en développement émettent pour nous. Si l’on attribuait les émissions au pays qui consomme le bien final, les résultats seraient très différents.

En fait, se demander « quel pays pollue le plus » n’a pas de sens aujourd’hui. La mondialisation fait qu’il est impossible de quantifier la responsabilité précise de chacun dans les émissions mondiales. En revanche, ce qui est certain, c’est que le mode de consommation qui prévaut dans les pays riches y est pour beaucoup : surproduction, gaspillage, obsolescence programmée… tout cela contribue à polluer plus.

Pour mieux comprendre en image, découvrez cette BD explicative réalisée par l’illustratrice Soledad Bravi.

Une pétition pour comptabiliser l’impact de notre consommation sur le climat

Mes Courses pour la Planète lance une pétition pour prendre en compte les omissions de CO2

Mes Courses pour la Planète lance d’ailleurs une pétition à ce sujet avec un objectif : pousser les dirigeants politiques à reconnaître ces omissions de CO2 liées à notre consommation, qui représentent 41% de notre impact sur le climat … et qui ne sont aujourd’hui tout simplement pas comptabilisées dans nos émissions officielles !

Des dizaines de personnalités sont déjà signataires de la pétition : Yann Arthus-Bertrand, Sanseverino, Jean-François Rial (PDG de Voyageurs du monde), François Lemarchand (Fondateur de Nature & Découvertes), Michèle Pappalardo (ex-Présidente de l’ADEME), Patrick Viveret (philosophe), Anne Ged (directrice de l’Agence Parisienne du Climat) ou encore Philippe Moati (Professeur d’économie à l’Université Paris-Diderot et Cofondateur de l’Observatoire société et consommation).

Le 10 septembre prochain, la pétition sera remise à François Hollande avec un rapport portant sur les omissions de CO2 françaises. L’objectif est de provoquer une vraie prise de conscience qui mène à une prise de position innovante du gouvernement en vue de la COP21.

En effet, reconnaître que notre consommation en tant que « pays riches » est responsable d’une partie importante des émissions mondiales serait un premier pas vers un consensus à la COP21.

Pour un consensus à la COP21

Vers un accord à la COP21 ?

L’importance de ce processus est plus que symbolique. En effet, lors des négociations sur le climat qui auront lieu à Paris en fin d’année, il sera important de trouver un consensus entre pays riches et pays en développement. L’idée n’est pas de dédouaner la Chine, l’Inde ou le Brésil de leur rôle à jouer dans la transition écologique, mais plutôt d’admettre que les pays de l’OCDE doivent se donner les moyens et donner les moyens aux pays en développement de soutenir un modèle plus durable.

Il paraît évident que nous ne pouvons pas exiger des industries des Pays du Sud qu’elles polluent moins et qu’elles produisent de façon plus durable sans remettre en cause notre rôle dans le processus industriel. La demande des industries européennes et américaines de produits à bas coût et la pratique de l’obsolescence programmée sont à l’origine du modèle industriel des pays en développement.

Pour que cela puisse changer, il est nécessaire d’être informés et d’arrêter de croire que la France pollue 20 fois moins que la Chine.

Pour en savoir plus sur l’initiative « Omissions de CO2 » et signer la pétition, visitez le site internet.

 

Crédit Image :

Hung Chung Chih : Chine pollution / Shutterstock.com
1000 Words : Négociations Climat Chine / Shutterstock.com

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