Pourquoi et comment favoriser une alimentation flexitarienne au quotidien ?

Près de la moitié des foyers français compte au moins une personne flexitarienne, contre 25% il y a 7 ans. Une bonne nouvelle pour les Hommes, la planète, le climat et la biodiversité : ces « précurseurs » ont un vrai rôle à jouer pour embarquer leurs proches dans la démarche responsable de transition vers une alimentation plus végétale. A l’occasion de la journée mondiale des légumineuses, rappelons l’impact colossal de notre alimentation sur notre environnement et sur les limites planétaires.

En adoptant de nouvelles habitudes alimentaires, et en privilégiant les protéines végétales, nous savons aujourd’hui que nous pouvons limiter les émissions de gaz à effet de serre, ralentir l’épuisement des ressources naturelles et lutter contre les inégalités dans le monde tout en préservant notre santé. Zoom sur le régime flexitarien comme une solution pragmatique et accessible à tous, pour répondre aux enjeux auxquels nous devons collectivement faire face, avec Cyrille Auguste, Directeur Général de Bonduelle Europe Long Life.

Le flexitarisme pour le bien-être des hommes et de la planète

Le flexitarisme est un terme employé pour la première fois dans les années 1990 par un journaliste américain. Il fait référence aux individus cherchant à consommer moins de protéines animales, sans pour autant les exclure totalement de leur régime. En France en particulier, il désigne un régime omnivore avec une réduction de la consommation de protéines animales par choix, c’est-à-dire en dehors de raisons économiques ou de prescriptions médicales. 

Que ce soit pour l’Homme ou la planète, ce régime alimentaire séduit de plus en plus les Français ces dernières années. 65 % d’entre eux seraient à ce titre convaincus ou intéressés par le flexitarisme. Mais en quoi ce régime constitue-t-il une solution pour l’homme et la planète ? 

L’alimentation est responsable de 26 % des gaz à effets de serre émis sur la planète. Nos systèmes alimentaires ont un impact sur la qualité de l’air que l’on respire, notamment en raison des particules fines et poussières émises par la fertilisation des champs, du travail du sol, du passage des machines lors des récoltes, des résidus de pesticide dans l’air ou encore des déjections animales, le tout issu des élevages et des processus industriels. En bref, toute la chaîne de production liée à l’alimentation (élevage, agriculture, transports, emballage, mais aussi production de nourriture pour les animaux d’élevage) impacte certes notre santé, mais aussi celle de notre environnement. En effet, la dégradation des eaux et des sols, eux-mêmes garants de la richesse de la biodiversité, est aussi à déplorer. En adoptant un régime flexitarien centré sur les légumineuses, légumes et céréales, il est possible de réduire de 18% les émissions mondiales de gaz à effet de serre et d’assurer une meilleure répartition des ressources dont nous disposons.

Le régime flexitarien offre également de multiples avantages pour la santé de l’Homme dans la mesure où il s’appuie sur une consommation de produits riches en nutriments, en bons gras, et il limite l’apport de graisses saturées et de cholestérol, responsables d’obésité et de maladies cardiaques. Le flexitarisme répond ainsi mieux aux apports nutritionnels conseillés par les politiques de santé publique. 

Enfin, dernier atout notable dans un contexte de crise économique et de forte inflation sur toutes les matières premières, l’adoption d’un régime flexitarien peut contribuer à baisser le coût de notre alimentation en réduisant de 21 % le prix moyen du panier alimentaire. 

Se lancer dans une alimentation flexitarienne : à quoi ressemble l’assiette idéale ?

Selon la Commission EAT-Lancet, composée de 37 experts issus de 16 pays différents, l’assiette idéale se compose de fruits et légumes, de céréales complètes, de légumineuses et de fruits à coque. Plus précisément, elle recommande les répartitions suivantes : une moitié de l’assiette doit être remplie de légumes, un quart de protéines avec au moins la moitié d’origine végétale (légumineuses…) et un autre quart de céréales complètes. Les protéines animales, les produits laitiers et le sucre sont toujours présents. Les végétaux représentent environ 70% de l’assiette (en grammes).

Le régime flexitarien, largement encouragé, peut cependant paraître difficile à mettre en place puisqu’il appelle à une modification progressive de nos habitudes alimentaires. Heureusement, il existe de nombreux outils permettant de donner des clés pour végétaliser son alimentation. L’occasion de manger plus varié et de découvrir de nouveaux goûts et recettes.

La Fondation Louis Bonduelle propose à ce titre une grande diversité d’actions dans son livre blanc : des techniques et astuces pour bien proportionner les aliments dans les plats jusqu’aux méthodes pensées et élaborées à destination des plus jeunes, parfois réfractaires aux légumes. Dans son infographie, elle indique notamment comment composer son assiette flexitarienne pour manger de manière durable. Il s’agit de :

  • Manger une grande variété d’aliments de groupes alimentaires différents.
  • Consommer au moins 2 à 3 portions de fruits chaque jour.
  • Consommer au moins 2 à 3 portions de légumes par jour.
  • Préférer les pommes de terre, patates douces ou manioc sous forme peu transformée.
  • Opter principalement pour des céréales complètes : maïs, millet, avoine, blé ou riz brun non transformés.
  • Manger régulièrement des légumineuses
  • Limiter au maximum la viande rouge et consommer peu (voire pas) de produits à base de viande transformée.
Zoom sur les solutions de la chaire ANCA
Laurent Dupont, Bonduelle

La chaire partenariale de l’établissement d’enseignement et de recherche AgroParisTech est un Think&Do Tank qui agit pour comprendre et accompagner les comportements alimentaires des 18-35 ans vers des régimes plus durables. Avec le programme “Je mange pour le futur”, un compte Instagram imaginé par cette chaire, découvrez le quotidien d’une jeune diplômée fictive qui part à la rencontre de chercheurs, acteurs de terrain mais aussi chefs-cuisiniers et commerçants de bouches qui l’entourent. L’objectif : mieux comprendre comment faire des choix plus vertueux, en expérimentant des nouvelles manières de s’alimenter facilement et avec plaisir. L’occasion de glaner de nombreuses astuces et recettes gourmandes !  

Santé, planète, budget… Beaucoup d’éléments convergent vers l’adoption d’une alimentation flexitarienne comme une réponse pragmatique et accessible aux enjeux auxquels nous faisons face. Offrant de nombreuses réponses à nos enjeux de santé et de climat, elle permet également de garantir la possibilité de nourrir les 9,7 milliards de personnes sur terre en 2050. 

D’ailleurs, le gouvernement français évolue également dans ce sens et prône la végétalisation de nos habitudes alimentaires, à l’instar de la Loi EGAlim, avec la mise en place d’un menu végétarien par semaine dans les restaurants scolaires

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