Qualité de l’air et pollution à Paris : entre inquiétude et prise de conscience des Français

Marie-Christine Lanne - Directrice de la communication et des engagements sociétaux

Generali France

Directrice de la communication et des engagements sociétaux au sein de l'entreprise Generali. Diplomée d'un DEUG en sciences économiques et d'une maîtrise en sciences de gestion, Marie-Christine Lanne est en charge de la politique d'engagements sociétaux du groupe. Cette politique a pour but de favoriser les initiatives responsables sur tous les terrains. Elle intègre en 2013 le bureau de l'association Femmes & Développement Durable en tant que chargé de la communication et du développement de l'association. Également membre du Comité Sport et entreprises du MEDEF et administratrice de l’association SPORSORA, elle a été lauréate du trophée Labcomwomen-TF1.

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Qualité de l’air extérieur ou même intérieur, alertes pollution, certificat qualité de l’air pour les véhicules, qualité de l’air dans le métro… Le sujet de la pollution dans nos villes est désormais très médiatisé. A l’occasion de la Journée Nationale de la Qualité de l’Air, Generali a commandé un sondage à OpinionWay sur les Français et la qualité de l’air, réalisé en septembre 2017. Retour sur les résultats de ce sondage avec Marie-Christine Lanne, Directrice de la communication et des engagements sociétaux chez Generali France. La ville de Paris est-elle si polluée ? Que risque-t-on ? Que pensent les Français de l’air que nous respirons ? Comment font-ils face à la pollution ? Faisons le point sur cet enjeu majeur pour les Français.

État des lieux de la qualité de l’air à Paris : 12 mois de mesures analysées

Depuis 2013, Generali France est partenaire du Ballon de Paris, un observatoire atmosphérique volant, situé dans le jardin André Citroën à Paris, qui suit l’évolution de la pollution de l’air extérieur et en informe les parisiens. Le LOAC (appareil de recherche embarqué) y est installé et permet de compter et identifier les particules fines inférieures à 1 µm (micromètre).

D’après les mesures du LOAC relevées ces 12 derniers mois, le constat est sans appel : nous avons subi de forts épisodes successifs de pollution hivernale de novembre 2016 à février 2017. Bien que l’instrument soit placé dans une zone assez « protégée » dans Paris (au milieu d’un jardin public), le LOAC a détecté lors de ces épisodes jusqu’à plus d’un million de particules fines supérieures à 0,2 micron par litre d’air, alors que la concentration n’est que de quelques dizaines de milliers de particules lors d’une faible pollution.

En décembre 2016 notamment, les conditions météorologiques ont entraîné une accumulation des polluants près des sources d’émissions (trafic routier et chauffage). Cela a donné lieu à des épisodes de pollution à répétition avec un dépassement du seuil d’information, voire d’alerte constaté par Airparif.

Depuis ces épisodes hivernaux, la pollution en particules fines est plus faible, principalement grâce aux conditions météorologiques (vent et pluie) qui dispersent la pollution. Attention cependant, ces conditions météorologiques ne suppriment pas les émissions des particules fines, elles ne font que diluer leur concentration dans l’atmosphère.

Pour plus d’1 Français sur 2, la qualité de l’air se dégrade à Paris

Pourtant, selon le sondage d’Opinion Way, 52 % des Français (et 68 % de Franciliens) pensent que la qualité de l’air s’est dégradée sur le territoire ces 5 dernières années. Et près de 2 personnes sur 3 déclarent manquer d’information sur les risques pour leur santé liés à une mauvaise qualité de l’air.

Cette perception de la dégradation semble liée à l’expérience personnelle des Français : près de la moitié d’entre eux (42 %) affirment avoir ressenti récemment des effets négatifs pour leur santé. Plus encore les femmes (46 % contre 37 % pour les hommes). Ces effets négatifs sur la santé sont ressentis plus fortement encore dans l’agglomération parisienne (54 %). Sans doute les images venues de Chine lors des forts épisodes de pollution et les alertes dans certains régions de France, comme Marseille ou Grenoble ainsi que dans la Vallée de l’Arve, ont aussi contribué à modifier la perception des Français sur le phénomène de la pollution atmosphérique. Pourtant ce n’est qu’assez récemment que le sujet a pris place dans les médias. L’OMS n’a évalué les décès liés à la pollution de l’air à l’échelle mondiale qu’au début des années 2010. Mais le sujet trouve écho car il touche tout le monde : l’équipe du CNRS qui travaille au Ballon Generali avait fait l’ouverture des journaux télévisés il y a 3 ans en comparant les effets de la pollution atmosphérique au fait d’être enfermé dans une pièce avec 8 fumeurs.

Dans les faits, les risques sur la santé existent bien et sont de trois types : les risques cardio-vasculaires, les risques pulmonaires & respiratoires et les risques cérébraux (liés aux particules ultra-fines capables d’entrer dans le cerveau). Un lien entre particules fines et maladies neurodégénératives neurologiques comme Alzheimer a également été récemment mis en évidence. Ces risques concernent tout le monde, et pas seulement les personnes fragiles ou malades. De plus, lors des pics de pollution, ces risques sont dit « aigus ».

Ce n’est pour autant pas une fatalité car depuis peu, la qualité de l’air s’améliore en France et dans certains pays. À Tokyo par exemple, en réduisant le taux de particules fines de près de 50 %, la mortalité cardiovasculaire a été réduite de 11 % et la mortalité pulmonaire de 20 %. De plus, au quotidien, des solutions existent pour réduire les risques et l’exposition à ces particules.

Qualité de l’air à Paris : les Français sont prêts à changer leurs habitudes

Bien qu’inquiets, les Français semblent bien sensibilisés aux dangers mais aussi aux méthodes pour contrer les effets négatifs d’une mauvaise qualité de l’air. Pour préserver leur santé, ils sont prêts à modifier certaines de leurs habitudes.

Ainsi, en cas de pic de pollution, les Français chercheraient à éviter les activités pouvant les exposer trop fortement à l’inhalation de substances nocives. Ils renonceraient ainsi à pratiquer des activités physiques intenses (62 %). Une bonne habitude peut par exemple être de pratiquer son sport dans un parc plutôt que près d’un axe de circulation très fréquenté, et le matin de bonne heure, quand la pollution est en général moins importante que pendant la journée. Attention en revanche, pratiquer un sport en salle ne résout pas réellement le problème ; l’air extérieur participe à la pollution de l’air intérieur.

De même, 55 % des parents d’enfants de moins de 18 ans éviteraient de se promener avec leurs enfants pour ne pas trop les exposer.

Enfin, plus de 8 Français sur 10 seraient ainsi prêts à réduire leur vitesse sur la route (82 %). Ils pourraient également envisager de limiter leurs déplacements, en évitant de se déplacer en période de pointe (70 %) ou d’utiliser leur voiture pour un, voire plusieurs jours (64 % des Français et 76 % des Parisiens).

Aujourd’hui, la prise de conscience est très nette : 90 % des Français estiment qu’il faut continuer les efforts pour améliorer la qualité de l’air. Chez Generali, nous avons noué depuis 5 ans un partenariat avec l’Association Santé Environnement France (ASEF) qui rassemble 2 500 médecins et sensibilisons avec eux le public pour adopter des comportements appropriés lors des épisodes de pic de pollution. Notre partenariat avec le Ballon Generali qui reçoit 60 000 visiteurs par an dont 6 000 écoliers de la capitale est le principal vecteur de communication autour de ces sujets si importants pour la santé publique. Retrouvez les résultats complets du sondage OpinionWay pour Generali, ainsi que le recap en infographie.

Crédit photo : Pollution air Paris sur Shutterstock.

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