Écologique, énergétique, sociale ou numérique, la transition est mise à toutes les sauces. Mais à quoi cela fait-il référence ? Youmatter vous éclaire !
« Transition » : désigne un processus de changement progressif d’un état à un autre, impliquant une transformation profonde dans les structures économiques, sociales, culturelles, ou environnementales d’une société.
Le concept de transition écologique se diffuse rapidement à partir des années 1970, dans un contexte de prise de conscience des limites de la croissance économique et de l’impact environnemental des activités humaines. L’idée de la transition est de passer d’un modèle de développement basé sur l’usage des énergies fossiles et l’exploitation intensive des ressources naturelles à un modèle plus durable, capable de préserver les écosystèmes tout en assurant un développement économique et social.
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La transition écologique fait référence au processus de transformation de nos sociétés pour répondre aux enjeux environnementaux, notamment ceux liés au changement climatique, à la perte de biodiversité, à la pollution, et à l’épuisement des ressources naturelles. Elle vise à modifier en profondeur nos modes de production et de consommation afin de réduire l’empreinte écologique des activités humaines.
Cette transition repose sur plusieurs piliers, dont la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’économie circulaire, la préservation des écosystèmes, et la promotion des énergies renouvelables. Face au changement climatique et au déclin de la biodiversité, la transition écologique est perçue comme une étape indispensable et urgente pour assurer la viabilité à long terme de notre planète et des sociétés humaines.
En savoir + avec le dossier Changement climatique
La transition écologique et sociale trouve un cadre conceptuel pertinent dans la théorie du Donut développée par Kate Raworth. Ce modèle propose une vision intégrée du développement humain : il s’agit de respecter les limites écologiques de la planète (le « plafond écologique ») tout en assurant une base sociale suffisante pour garantir une vie digne à tous (le « socle social »). Entre ces deux frontières se situe l’espace sûr et juste pour l’humanité. La transition écologique et sociale consiste précisément à naviguer dans cet espace : réduire les inégalités sociales, améliorer l’accès aux ressources essentielles comme la santé, l’éducation ou l’énergie, tout en limitant les pressions environnementales, comme les émissions de gaz à effet de serre ou la perte de biodiversité. Ce lien entre justice sociale et durabilité écologique est central pour éviter des solutions qui exacerbent les fractures sociales ou aggravent les crises environnementales.
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Mais la transition ne peut pas être qu’environnementale. Le système économique actuel est aussi à l’origine de scandales sociaux et environnementaux (Rana plaza, Erika, PFAS) et creuse les inégalités au sein des pays. Les personnes les plus pauvres sont aussi les plus vulnérables face aux aléas climatiques et aux désastres industriels.
Le social et l’environnement sont finalement intimement liés, puisque la transition écologique engage des transformations nécessaires pour construire une société plus juste, inclusive et équitable. La finalité est bien d’inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre, et celle du déclin de la biodiversité, mais elle ne peut se faire au détriment des populations les plus précaires. Il est donc nécessaire que leurs besoins soient reconnus dans les décisions politiques pour ne pas laisser derrière une partie de la population.
La transition englobe une vaste gamme de domaines, dont l’amélioration des conditions de travail, la réduction des inégalités économiques, l’accès universel à l’éducation et aux soins de santé, et la promotion des droits humains. Elle s’attache également à réorganiser les systèmes de protection sociale et à promouvoir une économie qui place le bien-être des individus et des communautés au centre des préoccupations.
C’est pourquoi l’on parle donc d’une transition écologique, sociale et juste.
En savoir + : Qu’est-ce qu’une transition juste ? Définition et origine
La transition énergétique désigne le passage d’un système énergétique basé principalement sur les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) à un système reposant sur des énergies bas-carbone et généralement renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, biomasse). Ce processus implique également une amélioration de l’efficacité énergétique et une réduction de la consommation d’énergie (sobriété des usages) à travers de nouvelles technologies et des comportements plus durables.
L’objectif principal de la transition énergétique est de lutter contre le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et de répondre à la problématique de l’épuisement des ressources fossiles. Cette transition est particulièrement complexe puisqu’elle nécessite un double effort par la construction d’un nouveau système énergétique coûteux, non plus basé sur les énergies fossiles, mais sur les énergies bas-carbone, et l’implication des citoyens et des entreprises dans une démarche de sobriété.
La réalité de la transition énergétique est cependant de plus en plus remise en question. C’est notamment la thèse de Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences de l’environnement et des techniques, critique dans son ouvrage, Sans transition: Une nouvelle histoire de l’énergie la notion de « transition énergétique ». Pour lui, le discours sur la transition énergétique donne l’impression que l’humanité est engagée dans un processus linéaire et inéluctable de passage vers les énergies renouvelables, alors que les dynamiques actuelles montrent que la consommation de charbon, de pétrole et de gaz reste élevée, voire augmente dans certaines régions du monde. Bref, la transition énergétique n’a pas encore eu lieu. La question est désormais de savoir si elle pourrait avoir lieu dans un futur le plus proche possible !
La transition numérique désigne le processus par lequel les sociétés adoptent progressivement les technologies numériques pour transformer leurs activités économiques, sociales et culturelles. Ce processus englobe l’adoption à grande échelle d’internet, des technologies de l’information et de la communication (TIC), de l’intelligence artificielle, du big data, et des objets connectés.
La transition numérique entraîne des bouleversements profonds dans toutes les strates de la société. Sur le plan économique, elle transforme les modèles d’affaires avec l’émergence de plateformes numériques, l’automatisation des processus de production et de vente, et le développement d’une économie plus rapide et plus connectée. Sur le plan social, elle modifie les interactions humaines, en facilitant l’accès à l’information, et la façon dont les services publics et privés sont fournis. Cette transition soulève également des défis démocratiques, en matière de régulation, de protection des données personnelles, et d’inégalités numériques, où l’accès à la technologie devient un facteur déterminant de succès ou d’exclusion. Elle pose enfin des défis environnementaux, car la fabrication des appareils mais aussi leurs usages, sont énergivores. C’est notamment le cas de l’intelligence artificielle (IA) qui fait aujourd’hui exploser l’empreinte carbone (et eau) des GAFAM qui développent notamment des applications liées à l’IA générative.
Avec l’explosion d’Internet au début des années 2000, la pollution numérique a drastiquement augmenté. Le numérique représente à ce jour 4% des émissions de GES, et entraîne des pressions fortes sur des ressources clés, que ce soit les minerais ou l’énergie, notamment pour la production, l’usage et le recyclage des appareils électroniques (smartphones, TV, ordinateurs, consoles de jeux vidéo…), mais également pour la construction et le fonctionnement des infrastructures (serveurs, câbles sous-marins, satellites…).
Pour éviter que la pollution numérique ne poursuive sa croissance, il est crucial d’adopter une approche de développement d’un numérique responsable. Cela nécessite de veiller à minimiser l’empreinte écologique des technologies numériques, à garantir l’inclusivité en facilitant l’accès pour tous, et à respecter les principes éthiques et de durabilité dans l’utilisation des données et de l’intelligence artificielle.