Pour notamment protéger la santé et la biodiversité, on parle de plus en plus de sortir des pesticides, de faire la transition vers une agriculture zéro pesticides. Mais dans la réalité des pratiques agricoles, ce n’est pas forcément facile. Explications.

En matière de production agricole, la question des intrants chimiques et des pesticides est désormais au coeur de nombreux débats. On sait aujourd’hui que les pesticides ont un rôle dans le déclin de la biodiversité, qu’ils affectent certains écosystèmes, certaines espèces naturelles. On sait que certains pesticides ont un impact sur la santé notamment de ceux qui les manipulent. Les intrants chimiques sont aussi au coeur d’une certaine conception de l’agriculture (productiviste et intensive) qui n’a plus tellement la cote, notamment à cause de ses externalités sociales et environnementales.

Pour toutes ces raisons, de nombreux consommateurs et citoyens réclament aujourd’hui la transition vers un monde sans pesticide. Tribunes, pétitions, programmes politiques : la question des pesticides s’invite partout, au point que l’on entend de plus ne plus qu’il faudrait « sortir des pesticides ». Alors, comment faire ? Est-ce si facile que ça ? Tentons de comprendre.

Les pesticides : c’est quoi, et quel est le problème ?

Pesticides : à quoi servent-ils ?

Avant tout, pour comprendre le débat sur la sortie des pesticides, il est important de comprendre ce qu’est un pesticide, à quoi ils servent et pourquoi ils sont utilisés en agriculture.

Pour résumer simplement, les pesticides et intrants agricoles regroupent l’ensemble des substances (chimiques ou naturelles) utilisées pour faciliter la production agricole. Principalement, cela regroupe les engrais, qui servent à améliorer la croissance des végétaux, les amendements, qui servent à améliorer la qualité du sol, et les produits phytosanitaires (herbicides, pesticides, fongicides) qui protègent les végétaux contre les parasites ou les adventices, et évitent ainsi les pertes.

L’usage d’intrants en agriculture répond donc avant tout à un besoin : celui d’optimiser les conditions de production. Pour schématiser : il ne suffit pas de planter des graines pour obtenir un champ productif, il faut les bonnes conditions de sol et d’écosystème et un travail de l’agriculteur. Les intrants font partie des outils à disposition pour obtenir ces conditions et faciliter ce travail.

Le problème, c’est que certains intrants agricoles sont suspectés de contribuer à l’émergence de certains problèmes sanitaires ou environnementaux. Le débat sur la sortie des pesticides cristallise donc en quelque sorte l’opposition entre ces deux caractéristiques des intrants agricoles : à la fois ils sont utiles pour l’agriculture, et à la fois ils pourraient être dangereux pour la santé ou pour les écosystèmes. Alors, à partir de ce constat, que peut-on dire ?

Pesticides et intrants naturels ou chimiques : quels risques, quelle différence ?

D’abord, il faut bien avoir à l’esprit qu’il existe des dizaines, voire des centaines d’intrants agricoles et de pesticides différents, qui ont un rôle agricole différent et des conséquences, elles aussi bien différentes, ce qui rend le débat très complexe.

En premier lieu, il y a d’un côté des pesticides dits « chimiques » et de l’autre des intrants qualifiés de « naturels ». Le lisier par exemple, est considéré comme un engrais organique « naturel » tandis que les engrais azotés de synthèse sont produits de façon industrielle à partir d’ammoniac. Spontanément, on pourrait penser qu’un intrant « naturel » est bon pour l’environnement ou pour la santé, quand l’intrant chimique, lui, ne l’est pas. Mais là encore : pas si simple.

Naturel ou chimique, un intrant peut avoir exactement la même fonction. Le lisier ou les engrais naturels par exemple, apportent de l’azote au sol, comme les engrais de synthèse. Et dans un cas comme dans l’autre cela peut-être utile (car la plante a besoin d’azote pour pousser) ou nocif (l’excès d’azote dans le sol est un problème environnemental bien connu, l’eutrophisation). Autre exemple : la roténone. Il s’agit d’un pesticide naturel (c’est une molécule naturellement produite par certaines plantes) qui est pourtant toxique (neurodégénératif) et nocif pour l’environnement (puisqu’il affecte les organismes aquatiques).

Tous les intrants naturels ne sont donc pas sans risque : certains sont soupçonnés par des études scientifiques de poser certains risques, d’autres moins. Et si l’on regarde du côté des pesticides de synthèse, c’est la même chose : tous les produits n’ont pas le même rôle et le même impact.

La diversité des pesticides de synthèse

Certains pesticides chimiques ont ainsi été identifiés pour leur dangerosité sur le plan de la santé ou de l’éco-toxicité : c’est le cas de l’atrazine, herbicide largement utilisé en agriculture il y a quelques décennies, mais interdit depuis 2003 dans l’Union Européenne pour des suspicions fortes de lien avec le cancer et pour son impact environnemental.

Sur d’autres pesticides, il y a controverse. Le glyphosate, un autre herbicide, est ainsi soupçonné de pouvoir contribuer, dans certains cas de sur-exposition, à l’augmentation du risque de certains cancers. Mais globalement, la littérature scientifique estime plutôt que le risque sanitaire lié au glyphosate est faible, mais pas nul pour autant, du moins aux doses auxquelles nous expose notre alimentation. Quant à son impact sur l’environnement, il semble plus préoccupant, même s’il est encore discuté. (Pour plus d’informations voir : Glyphosate : quels dangers, quels risques ?)

D’autres pesticides font l’objet de débats quant à leur impact sur la biodiversité, comme les néonicotinoïdes qui ont un impact fort sur les populations d’insectes. D’autres, comme le sulfate de cuivre (pesticide naturel utilisé en agriculture biologique), seraient dangereux pour les organismes et écosystèmes aquatiques.

Dans l’ensemble, les pesticides sont considérés comme des produits risqués, notamment sur le plan écologique et sanitaire. Mais certains le sont plus que d’autres : les pesticides « naturels » sont ainsi parfois considérés comme moins risqués que les pesticides de synthèse. L’idée de « sortir des pesticides » regroupe donc des réalités très diverses, qui ne posent pas les mêmes questions en termes de production agricole, de santé ou d’impact écologique.

De nombreuses questions émergent alors : parle-t-on de sortir des pesticides de synthèse seulement ? Dans ce cas, que faire de ceux, naturels, qui sont dangereux ? S’agit-t-il de se passer de tous les pesticides et intrants, même ceux qui sont considérés comme relativement sûrs ? Faut-il faire au cas par cas ? Avant d’y répondre, il faut s’intéresser à d’autres enjeux : les pesticides sont-ils indispensables pour l’agriculture ? Peut-on les remplacer, et si oui, par quoi ? Et là encore, les réponses ne sont pas simples.

Pourquoi la question des pesticides est complexe pour l’agriculture ?

Pesticides : la diversité des pratiques et des besoins agricoles

Autant que les intrants et pesticides sont divers, leurs usages en agriculture sont eux aussi très variables aujourd’hui. Dans les faits, pratiquement toutes les formes d’agriculture impliquent l’usage de certains intrants, d’une façon ou d’une autre. Il n’existe pas une agriculture qui serait 100% « naturelle » et qui n’utiliserait pas d’intrants contre une agriculture 100% « chimique » qui en abuserait.

Ainsi, même l’agriculture biologique utilise des pesticides et des intrants. Elle utilise, en majorité, des intrants dits d’origine naturelle (fumiers, amendements végétaux) mais aussi des pesticides chimiques, comme le sulfate de cuivre. La permaculture ou encore l’agro-écologie ont aussi leurs intrants : la ferme en permaculture du Bec Hellouin par exemple, dans son rapport co-construit avec l’INRA, insiste bien sur la nécessité d’utiliser massivement des engrais organiques naturels type fumiers. Certains partisans de l’agro-écologie dite de « conservation », qui vise notamment à mieux gérer les sols agricoles, utilisent le glyphosate pour son rôle de désherbant.

D’autre part, les besoins en intrants ne sont pas les mêmes partout et dans tous les types d’exploitations agricoles. Certaines cultures, plus fragiles, nécessitent d’être mieux protégées des parasites. D’autres au contraire sont plus robustes. Et certaines peuvent même se passer de la majorité des intrants, comme certaines cultures fourragères. Le climat et l’écosystème jouent aussi : dans certaines régions (les régions humides par exemple) les fongicides sont plus utilisés car les parasites fongiques se développent plus facilement. Les régions dont le sol est pauvre nécessitent plus d’amendements afin de garantir une productivité suffisante.

Un peu partout, on utilise donc des pesticides et des intrants, naturels ou chimiques, mais dans des quantités et des conditions d’usage très variables.

Le défi : remplacer les pesticides

Ces usages variés de pesticides répondent en principe à des besoins agricoles spécifique. Dans certains cas il peut s’agir de défendre la culture contre un parasite, dans d’autres cas il s’agit de désherber pour éviter la concurrence entre la plante et les adventices (les mauvaises herbes). Mais l’usage des pesticides est aussi lié à un modèle agricole et une conception de l’agriculture : parfois, l’usage d’un pesticide sert simplement à assurer une meilleure productivité, parfois il est aussi lié à des habitudes (traitements préventifs, par exemple) mais n’est pas toujours entièrement nécessaire.

Si l’on veut se passer des pesticides, il faut donc d’abord identifier les usages qui ne sont pas entièrement nécessaires, ceux dont on pourrait se passer. Par exemple, ne vaut-il pas mieux, parfois, sacrifier en partie la productivité d’une exploitation agricole pour réduire l’usage des pesticides et donc les impacts écologiques et sanitaires ? C’est souvent possible, à condition d’accepter une agriculture un peu moins productive (et encore, pas toujours).

Quand ça ne l’est pas, il est alors nécessaire de trouver des alternatives qui permettent de remplacer les pesticides pour répondre aux besoins agricoles. Et ce n’est pas toujours simple. Par exemple, certains parasites ne peuvent être combattus qu’avec l’usage de pesticides. C’est le cas du mildiou, qui frappe particulièrement des cultures comme la pomme de terre, la vigne ou la tomate. Pour traiter une culture attaquée par le mildiou, l’usage de fongicides de synthèse ou de sulfate de cuivre est pratiquement obligatoire, au risque de perdre sa récolte.

Dans d’autres cas c’est plus simple : les herbicides, qui visent à se débarrasser des adventices qui réduisent les rendements, peuvent-être remplacés la plupart du temps par du désherbage mécanique, ou par du désherbage manuel. Mais cela veut bien souvent dire qu’il faut changer fortement ses pratiques agricoles : se mécaniser, ou embaucher.

Pesticides : parfois difficiles à remplacer

Au milieu de toute cette diversité de pratiques agricoles et de produits phytosanitaires, il y a donc des cas où la transition vers une agriculture sans pesticide est techiquement possible, d’autres où elle est plus complexe.

Ainsi, il est relativement simple de se passer de pesticides sur une exploitation de prairie cultivée ou de culture fourragère, cultures moins gourmandes en pesticides. C’est nettement plus complexe sur certaines grandes cultures plus fragiles ou plus exposées aux parasites, ou qui nécessitent plus d’engrais, comme le colza, la betterave ou la pomme de terre et pour lesquelles il n’existe pas d’alternative viable aux pesticides. Dans tous les cas, ces changements impliquent de faire des choix en termes de modèles agricoles.

La réalité n’est donc pas blanche ou noire, mais en nuance de gris. Un peu partout, des expérimentations sont menées, par les agriculteurs eux-mêmes, par des chercheurs au sein d’organisme comme l’INRA, pour trouver de nouvelles manières efficaces de se passer au maximum des pesticides. Certains exploitants, souvent à petite échelle, parviennent à se passer des pesticides en pariant sur d’autres pratiques agricoles : la rotation des cultures, la diversité culturale, les pratiques d’agro-écologie. Mais même quand c’est techniquement possible, cela se fait bien souvent au prix de concessions : baisse des rendements, augmentation significative du travail manuel, dépendance à des filières haut de gamme… Concessions qui ne sont pas accessible à tous les exploitants.

Sortir des pesticides : un débat très complexe

Sortir des pesticides : les difficultés des exploitants

Pour les agriculteurs, se passer de pesticides peut même être une décision difficile. Par exemple, dans bien des cas, il faut accepter de produire moins : les études ont montré que l’agriculture biologique était en moyenne moins productive que l’agriculture conventionnelle. Souvent, cette perte de rendement est compensée par un prix de vente plus élevé, ce qui permet de générer des revenus suffisants à terme. Mais dans l’état actuel des choses, pour obtenir une certification « bio » il faut pratiquer l’agriculture sans pesticides de synthèse pendant au moins trois ans. Trois ans pendant lesquels l’exploitant perd (souvent) des rendements sans disposer du label lui permettant de vendre plus cher… Pour palier ce problème, il est désormais possible d’indiquer sur son produit « en conversion vers l’agriculture biologique à partir de la deuxième année… Mais cela laisse encore 2 ans sans aucun label à valoriser, le tout alors que les coûts de production sont plus élevés.

Bien souvent, se passer de pesticides implique aussi de devoir considérablement changer ses pratiques agricoles, ce qui représente un investissement pour l’exploitant. Par exemple, dans certaines grandes cultures, il est nécessaire de pratiquer une forme de désherbage sous peine de voir ses rendements grandement réduits. Si l’on décide de se passer d’herbicides de synthèse, il faut alors trouver d’autres manières de désherber : un désherbage mécanique, quand c’est possible, ou un désherbage manuel. Dans les deux cas, cela a des conséquences : en termes pratiques, pour l’agriculteur, mais aussi en termes financiers, écologiques voire sanitaires.

Ces conséquences ne sont pas toujours simples à assumer pour un agriculteur : passer à une pratique sans pesticides représente souvent un travail supplémentaire énorme, parfois de la main d’oeuvre supplémentaire et donc un coût non-négligeable pour des exploitations qui ont parfois des difficultés à se financer. Dans certains cas, c’est faisable, dans d’autres, c’est nettement plus compliqué.

Interdire les pesticides c’est aussi des dilemmes collectifs

À l’échelle collective, décider de sortir des pesticides imposerait des dilemmes analogues. Organiser la transition vers une agriculture sans pesticides nécessiterait des investissements très importants, pour démontrer la viabilité des alternatives, accompagner les agriculteurs dans la transition.

Une agriculture sans pesticides coûte souvent nettement plus cher à la production : qui financerait ce surcoût afin de rémunérer correctement les producteurs ? L’Etat, et dans ce cas, sur quels budgets ? La dette ? L’impôt ? Le consommateur qui devra payer plus cher sa nourriture ? Dans ce cas quid des populations précaires qui ne peuvent pas se permettre ce type de dépenses ?

Sans même parler des questions de souveraineté alimentaire, une agriculture sans pesticides mais moins productive pose aussi des questions environnementales. Il faut plus de surface pour produire la même quantité de nourriture, ce qui peut augmenter la pression sur les écosystèmes ou le climat. Les études ont ainsi montré que l’agriculture biologique émet plus de CO2 par quantité de nourriture produite que l’agriculture conventionnelle. Pour sortir des pesticides sans contribuer à dégrader le climat, il faudra donc sans doute changer de modèle agricole : produire moins, mais mieux, réduire la part de l’élevage dans l’agriculture, adopter de nouveaux modes de consommation alimentaires. Sortir des pesticides, ce n’est donc pas qu’une question technique, mais aussi une question économique, sociale, culturelle, avec de nombreuses variables.

La polarisation du débat sur les pesticides

Les inquiétudes soulevées par l’impact sanitaire et environnemental des pesticides ont amené à se questionner sérieusement sur leur usage en agriculture. Mais toute la complexité et la subtilité de cet enjeu sont malheureusement occultées par un débat public simplificateur et extrêmement polarisé.

L’impact écologique des pesticides est extrêmement bien documenté par la communauté scientifique, et son impact sanitaire est de plus en plus mis en évidence par la recherche. Un certain nombre d’études scientifiques font aujourd’hui état de plusieurs craintes sur l’éco-toxicité ou la nocivité de l’exposition régulière à des résidus de certains pesticides. Il est donc parfaitement légitime de s’interroger sur les risques que peuvent faire peser l’usage de substances chimiques et d’intrants en agriculture.

Mais ces craintes ne doivent pas faire oublier qu’il ne s’agit pas d’une problématique simple et binaire que l’on pourrait résoudre d’un claquement de doigt. Que ce soit en termes de faisabilité, d’impact écologique ou de qualité du système alimentaire, sortir des pesticides implique une refonte majeure de notre modèle agricole et de nos consommations alimentaires.

Sortir des pesticides : recentrer le débat

Le vrai débat est là : comment changer globalement notre agriculture, le système économique de l’agriculture, et nos habitudes de consommation, pour faciliter la sortie des pesticides ?

Dans un premier temps, il faudrait probablement envisager une diminution ciblée et organisée de l’usage des pesticides, dès que c’est possible et en particulier pour ceux que l’on suspecte d’être dangereux. Une étude publiée dans la revue Nature a ainsi démontré qu’il est possible, dans la majorité des exploitations françaises, de réduire de moitié ou presque l’usage des pesticides sans trop affecter la productivité, notamment dans les exploitations pratiquant la polyculture-élevage. Cela nécessiterait de changer les mentalités : de démontrer que les traitements préventifs sont souvent non nécessaires, que des alternatives existent à des coûts acceptable (pour l’agriculture et pour la collectivité)…

Une autre étude a montré que l’on peut réduire de moitié l’usage des pesticides dans les exploitations de blé, avec des pertes de productivité faibles, de l’ordre de 5 à 13% seulement en adoptant différentes pratiques de cultures alternatives.

D’autres encore ont montré qu’en utilisant des systèmes de rotation de culture plus efficaces, on pouvait réduire les risques d’infestation par des pathogènes, et donc l’usage de pesticides. Certains estiment qu’en pratiquant une agriculture de conservation, combinant un usage raisonné de certains pesticides et des pratiques agricoles innovantes, on arrive à des résultats convaincants en termes de production agricole et d’impact environnemental.

Certes, il ne s’agit pas là de « supprimer » tous les intrants et pesticides. Mais cela permettrait déjà de réduire leur usage de façon très significative grâce à la transition vers des méthodes de culture différentes, tout en améliorant considérablement nos impacts environnementaux. Et tout ça en prenant en compte la réalité des diverses situations agricoles, au cas par cas.

Il faudrait bien entendu penser ces pistes en conjonction avec une réforme plus globale de notre système alimentaire : rémunération des producteurs, organisation du système agricole, de ses pratiques, relation avec les distributeurs, accompagnement de la transition, transformation de notre régime alimentaire (et notamment réduction de la consommation de viande)… Pour le consommateur, il y aurait évidemment des sacrifices à faire. Mais cela pourrait être l’occasion de penser pour une fois la transition écologique de l’agriculture avec les agriculteurs et non contre eux.

Crédit image : Pesticides sur Shutterstock