La production mondiale d’huile d’olive pourrait baisser significativement avec le réchauffement climatique. En cause ? La sécheresse notamment.

L’huile d’olive est la seconde huile alimentaire la plus utilisée en France après l’huile de tournesol. Dans de nombreux pays, notamment méditerranéens, l’huile d’olive est l’une des principales sources de lipides alimentaire, et un élément indispensable de la culture culinaire. Depuis plusieurs millénaires, la production d’huile d’olive est au coeur de l’agriculture dans le Sud de la France, en Grèce, en Italie, en Espagne ou au Portugal mais aussi en Turquie, en Tunisie et bien d’autres pays.

Pourtant, la production mondiale d’huile d’olive pourrait souffrir de plus en plus dans les prochaines années. En cause ? Le réchauffement climatique, et la hausse des températures et des sécheresses qu’il provoque, et qui menacent le cultures d’oliviers.

Voir aussi : Définition de la sécheresse

Les oliviers aussi sont affectés par le réchauffement climatique

Les oliviers sont des arbres robustes, réputés pour survivre même dans les climats très chauds et secs. C’est d’ailleurs dans des régions sèches et chaudes que l’on retrouve les productions les plus importantes d’huile d’olive. On aurait donc pu penser que le réchauffement climatique n’affecterait pas trop la culture des oliviers et la production d’huile d’olive, et pourtant.

Si les oliviers survivent bien en climat chaud et sec, il leur faut tout de même un minimum d’eau pour produire des olives. En cas de manque d’eau, les oliviers produisent moins, afin de préserver leurs ressources pour survivre. En règle générale, en Espagne (premier producteur mondial, comptant pour près de la moitié de la production) les régions abritant la culture de l’olivier reçoivent ainsi environ 600 à 800 litres d’eau par mètre carré par an.

Problème : avec le réchauffement climatique, ces régions productrices reçoivent beaucoup moins d’eau. Les zones de production en Espagne n’ont ainsi reçu cette année que la moitié de ce qu’elles reçoivent en temps normal via les précipitations. C’est le cas dans toute la péninsule ibérique, le Nord de l’Afrique et le bassin méditerranéen, principales régions productrices, et qui sont particulièrement affectées par la sécheresse provoquée par le réchauffement climatique.

Huile d’olive : les régions productrices menacées par le réchauffement climatique

En effet, les précipitations dans ces régions sont en partie conditionnées par l’expansion de l’anti-cyclone des Açores, qui tend à se renforcer avec le réchauffement climatique. Une équipe de chercheurs a ainsi démontré que l’expansion récente de l’anti-cyclone était du jamais vu depuis près de 1200 ans, ce qui réduit considérablement le volume des pluies autour de la Méditerranée. Et il est fort probable que cela se poursuive, réduisant encore la quantité d’eau reçue par les zones de production d’olives.

Déjà, les producteurs s’inquiètent de la baisse de leurs rendements. Les groupements de producteurs espagnols ont déjà tiré la sonnette d’alarme cet été, au plus fort de la canicule et de la sécheresse, en expliquant que la production serait cette année deux fois inférieure aux standards. Ils ne sont pas les seuls à s’inquiéter : l’Office National de l’Agriculture tunisien a publié récemment un document indiquant qu’ils prévoyaient des baisses de rendements allant jusqu’à 70% au cours des prochaines décennies. Du côté de Kalamata, en Grèce, où les producteurs ont subi coup sur coup canicule, sécheresse et incendies, ce sont les mêmes constats.

L’huile d’olive et le réchauffement climatique : un exemple parmi d’autres

On peut donc prédire sans trop prendre de risque que la production d’huile d’olive va devenir de plus en plus complexe dans les prochaines année dans les principales régions productrices. Face à la sécheresse, les quantités risquent de baisser, et les prix pourraient également augmenter. Localement, cela pourrait provoquer des catastrophes écologiques, sociales et économiques sans précédent. C’est pourquoi il faut dès maintenant anticiper ces changements climatiques, et faire évoluer les pratiques agricoles, les espèces cultivées et diversifier les cultures pour s’adapter aux nouvelles réalités écologiques.

L’huile d’olive n’est toutefois qu’un exemple parmi de nombreux autres. Pratiquement toutes les cultures qui risquent d’être affectées par le réchauffement climatiques, ce qui va nous obliger à transformer radicalement nos structures agricoles et nos habitudes de consommation alimentaires.