Que signifie l’expression « efficacité énergétique » ? Dans quels domaines intervient-elle ? Comment le citoyen/consommateur est-il informé du niveau d’efficacité énergétique d’un bien ou d’un service ?

Définition étendue de l’efficacité énergétique

La notion d’efficacité (ou efficience) énergétique d’un système, en physique, se définit par le rapport entre le niveau d’énergie utile qu’il délivre et celui de l’énergie consommée, nécessaire à son fonctionnement.
Plus largement, le concept désigne un ensemble de solutions techniques et/ou logistiques permettant de réduire la consommation énergétique d’un système pour un service rendu identique voire supérieur, ainsi que leurs procédures d’évaluation. Par exemple, on dira qu’un système d’éclairage a une efficacité énergétique supérieure s’il permet d’éclairer une pièce en utilisant moins d’énergie qu’un autre. C’est le cas des LED par rapport aux ampoules classiques.
Les systèmes intégrant des critères et actions d’efficience énergétique se retrouvent principalement dans les secteurs suivants :

  • le bâtiment (habitat pavillonnaire ou collectif, urbanisation, équipements…),
  • le transport (véhicules particuliers, transports en commun, fret),
  • l’industrie (biens et services).

Mise en œuvre de l’efficacité énergétique

Quel que soit le domaine d’application, la recherche d’une efficacité énergétique optimale entraîne un avantage majeur sur le plan économique, par le gain obtenu en matière de coûts d’exploitation ou d’usage sur le long terme (moindre consommation d’énergie). S’il faut moins d’énergie pour un même besoin, on y gagne souvent financièrement. Parallèlement, son bénéfice est également environnemental, dans la mesure où un meilleur rendement énergétique génère une diminution proportionnelle des rejets de gaz à effet de serre et autres polluants, ainsi qu’une baisse des prélèvements de ressources naturelles non renouvelables (combustibles fossiles).
En conséquence, la mise en œuvre d’une stratégie d’efficience énergétique s’inscrit directement dans le cadre des objectifs du Développement durable, et fait très souvent appel à des outils dédiés tels que le Bilan carbone, les règles de l’Éco-conception ou encore les principes de la démarche HQE pour ce qui concerne le secteur du bâtiment.

Efficience énergétique : l’information du consommateur/citoyen

Si les producteurs de biens et services sont concrètement les premiers acteurs de l’efficacité énergétique, le citoyen/consommateur a également son rôle à jouer, en exerçant ses choix en toute connaissance de cause. Des procédures d’information calibrée et réglementée sont donc progressivement instituées sur ce plan. En voici deux exemples particulièrement emblématiques :

  • Étiquette-énergie des équipements électroménagers : mise en place dans toute l’Union européenne, elle indique notamment le niveau de l’efficacité énergétique d’un produit sur une échelle allant de A+++ à G.
  • Le DPE (Diagnostic de performance énergétique) : obligatoire avant toute cession ou mise en location d’un bien immobilier, et établi par un professionnel agréé, il repose sur une classification du même type que celle de l’Étiquette-énergie.

Au plan des objectifs et des contraintes du Développement durable, ces outils dédiés à l’efficience énergétique sont complémentaires des normes (certifiées ou non) et autres labels visant à délivrer une information claire et fondée au consommateur.

Efficacité énergétique, effet rebond et sobriété : quelle contribution à la transition écologique ?

L’efficacité énergétique a longtemps été un des leviers les plus importants mobilisés dans les politiques de transition écologique. L’idée était simple : si l’on parvient à améliorer l’efficacité énergétique de nos différents usages et de nos différentes consommations, on pourra réduire l’impact environnemental de nos consommations énergétiques. Pourtant, l’efficacité énergétique ne contribue pas toujours de façon très claire à la transition écologique dans les faits, car elle s’accompagne souvent de ce que l’on appelle un « effet rebond ». Par exemple, si une collectivité décide d’améliorer l’efficacité énergétique de son parc immobilier en installant des LED, elle va certes faire des économies d’énergie sur son éclairage. Mais grâce à ces économies d’énergie, cette collectivité disposera d’un budget résiduel de consommation d’énergie, qu’elle aura souvent tendance à consommer malgré tout : soit en installant encore plus d’éclairages, soit en affectant ce budget à d’autres consommations énergétiques (écrans publicitaires, chauffage, etc…). Il n’y a donc pas toujours de bénéfice environnemental direct induit par les politiques et les mesures d’efficacité énergétique, car les gains sont souvent compensés par d’autres consommations. C’est l’effet rebond.

Pour faire face à cet effet rebond, les politiques d’efficacité énergétique doivent donc s’accompagner de mesures de sobriété énergétiques, qui visent à réduire nos besoins et nos consommations énergétiques à la source. Il s’agit alors d’éviter de nouvelles consommations peu utiles, de limiter les gaspillages énergétiques, de favoriser des comportements qui utilisent moins d’énergie (par exemple, mieux se couvrir pour chauffer moins les bâtiments).