Empreinte eau : définition, enjeux, calcul…

Dernière modification le 21 Novembre 2023

Qu’est-ce que l’empreinte eau ? Comment est-elle définie et calculée ? Quels sont les différents critères et les enjeux de l’empreinte eau ?

Empreinte eau : définition

L’empreinte eau est une mesure de la quantité totale d’eau nécessaire pour produire des biens et des services ou pour faire fonctionner des organisations, ainsi que pour absorber la pollution des eaux générée par ces activités. Cela comprend l’eau utilisée de manière directe et indirecte, à la fois pour produire les matières premières, l’énergie, fabriquer les produits ou services et les distribuer, ainsi que pour traiter les éventuels déchets.

Comment calculer l’empreinte eau ?

L’empreinte eau utilise des méthodes similaires dans leurs principes, à celles de l’empreinte carbone ou du bilan carbone. Il s’agit alors de quantifier l’ensemble des flux d’eau liés aux opérations sur un produit, un service ou une organisation.

Plusieurs méthodes existent pour calculer l’empreinte eau. Les plus connues sont celles du Water Footprint Network (« Water Scarcity Indicator »), la méthode dite Pfister (« Water Stress Index ») et la méthode AWARE (« Relative Available Water Remaining »). La plus communément utilisée, et recommandée dans le cadre européen, est la méthode AWARE. Cependant, c’est la méthode du Water Footprint Network qui est la plus souvent médiatisée.

Ces méthodes consistent essentiellement à calculer les volumes d’eau consommées et / ou prélevés à chaque étape du cycle de vie d’un produit ou d’un service. Selon les méthodes, l’empreinte eau peut également inclure des informations sur les impacts environnementaux, hydrologiques, ou sur les pollutions générées sur la ressources en eau et leurs conséquences.

Eau verte, eau bleue, eau grise

La méthode du Water Footprint Network calcule l’eau utilisée pour la production d’un bien ou d’un service en distinguant trois types d’eaux :

  • L’eau bleue, qui fait référence à l’eau de surface, souterraine ou des réseaux qui est pompée ou captée pour être utilisée dans la production de biens et de services. Cela peut inclure l’eau utilisée pour l’irrigation des cultures, la production d’électricité à partir de centrales hydrauliques, ou l’eau utilisée dans les processus industriels.
  • L’eau verte, qui désigne l’eau de pluie stockée dans les sols qui est utilisée pour la production de cultures sans irrigation artificielle, ainsi que l’eau utilisée pour l’irrigation qui ne contribue pas à la déplétion des aquifères ou des réserves d’eau.
  • L’eau grise, qui désigne les volumes d’eau nécessaire au traitement et à la dépollution des eaux dégradées par la production du bien ou du service considéré.

Ces trois types d’eaux sont additionnés pour obtenir l’empreinte eau globale, mais ils n’ont pas le même impact hydrologique ou écologique.

Empreinte eau : directe ou indirecte

La plupart des méthodes de calcul d’empreinte eau prennent en compte à la fois l’eau utilisée directement (c’est-à-dire l’eau de surface et souterraine qui est prélevée pour une utilisation spécifique) et indirectement (c’est-à-dire l’eau qui est utilisée pour produire, par exemple, l’électricité utilisée dans les processus de production). Elle est mesurée en volume d’eau (généralement en mètres cubes, que l’on peut convertir en litres).

L’analyse de l’empreinte eau directe et indirecte permet de mieux comprendre quelles étapes du cycle de vie d’un produit ou d’un service génère les plus grands impacts sur l’eau.

Empreinte eau : l’exemple d’un t-shirt en coton

Pour mieux comprendre les enjeux de l’empreinte eau, on peut prendre l’exemple de l’empreinte eau d’un t-shirt en coton de 250 grammes, réalisée à partir de la la méthode d’empreinte eau AWARE (selon les données du Memento Empreinte Eau).

On observe alors qu’un t-shirt consomme, sur son cycle de vie, environ 1340 litres d’eau. On peut ensuite décomposer cet impact :

  • 91% de l’eau consommée par la production, la distribution et l’usage d’un t-shirt provient de la culture du coton, la matière première
  • 7% provient de la phase d’usage du t-shirt, et notamment des lavages au cours de son cycle de vie
  • 2% provient de la phase de production proprement dite (filature, tissage, etc.)

Une fois cette quantification effectuée, la méthode de calcul d’empreinte eau AWARE permet d’identifier l’intensité des impacts que représentent l’eau consommée. En effet, selon les lieux où sont consommés les volumes d’eau en question, l’impact n’est pas le même. Consommer de l’eau dans une zone aride n’a pas le même impact que de la consommer dans une zone où la ressource en eau est abondante. On applique donc un coefficient reflétant la rareté de la ressource aux volumes utilisés. En l’occurence, avec du coton produit en majorité en Inde ou en Asie centrale, les coefficients de rareté (facteurs de privation d’eau) sont élevés. Cela multiplie donc l’impact : on considère dont qu’un t-shirt consomme l’équivalent de 42 000 litres d’eau.

L’empreinte eau et la mesure d’impact

L’empreinte eau est un outil important pour évaluer l’impact de nos modes de consommation sur les ressources en eau et pour encourager des pratiques de production et de consommation plus durables. Elle permet de sensibiliser les individus, les entreprises et les gouvernements aux enjeux de l’eau et de mieux gérer cette ressource vitale pour l’avenir de la planète.

À ce titre, et dans un contexte où les tensions sur les ressources en eau se multiplient avec le réchauffement climatique, l’empreinte eau devient l’un des grands enjeux de la durabilité des entreprises. Notamment, pour faire face aux sécheresses qui frappent de plus en plus de régions dans le monde, il faut faire émerger de nouvelles manières de produire et de consommer l’eau, et il est donc essentiel de comprendre comment notre système économique affecte la ressource en eau.

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