Qu’est-ce que le label HVE ? Comment le définir ? Quels sont les critères écologiques du label ? Est-il une garantie d’une production écologique ?

Définition du label HVE

Le label HVE (Haute Valeur Environnementale) est un label environnemental français créé en 2012 suite aux recommandations du Grenelle de l’Environnement, qui vise à promouvoir les pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement. Il est destiné aux exploitations agricoles qui souhaitent s’engager dans une démarche de progrès environnemental.

Quels sont les critères du label HVE ?

Les critères pour être labellisé HVE sont basés sur quatre domaines clés : la préservation de la biodiversité, la gestion de la fertilisation, la gestion de la protection phytosanitaire et la gestion de la ressource en eau. Les agriculteurs doivent démontrer qu’ils ont mis en place des pratiques destinées à améliorer leurs impacts dans chacun de ces domaines pour pouvoir obtenir le label. Il existe trois niveaux de labellisation pour être certifié HVE, chacun correspondant à un degré plus ou moins avancé d’engagement sur le plan environnemental. Toutefois, d’une manière générale les critères de labellisation du label HVE ne sont pas très exigeants.

Les trois niveaux du label HVE

Les trois niveaux de certification du label HVE sont les suivants :

  • Le niveau 1, qui exige de maîtriser la réglementation environnementale et de faire réaliser un diagnostic de son exploitation en matière environnemental, reprenant le cahier des charges des niveaux suivants.
  • Le niveau 2, qui demande que l’agriculteur respecte 16 obligations de moyens relatives aux 4 grands domaines du label HVE : biodiversité, gestion des intrants phytosanitaires, gestion des fertilisants, et gestion des ressources en eau. Les obligations sont toutefois très peu contraignantes. Par exemple, pour la gestion des pesticides, il n’y a que deux obligations : évaluer et mesurer son usage de pesticides (sans aucune limite d’usage) en faisant appel à un conseiller technique, et « adhérer à des démarches collective de protection des plantes lorsqu’elles existent ». Il n’y a donc pas d’obligations de résultat, pas d’objectif de réduction de l’usage des produits phytosanitaires, ni d’objectifs écologique au sens strict.
  • Enfin, le niveau 3, qui correspond à la certification HVE complète. Elle s’obtient de deux manières.
    • La première, dite « voie A » demande d’obtenir un seuil minimum de points sur 4 indicateurs compostes liés aux 4 grands domaines de la certification HVE (biodiversité, pesticides, fertilisation, gestion de l’eau). Mais là encore, les critères sont plutôt simples à atteindre. Pour l’indicateur « biodiversité », par exemple, la présence de ruches, d’arbres, de murets ou de prairies sur l’exploitation rapporte des points. Pour l’onglet « gestion de l’eau », l’utilisation « d’outils d’aide à la décision » pour la gestion de l’eau rapporte des points, tout comme l’évaluation et la documentation des pratiques d’irrigation sur l’exploitation…
    • La seconde, dite « voie B » consiste à répondre à deux exigences. D’abord, la part des infrastructures agro-écologiques (IAE) (haies, bosquets, arbres, murets, etc.) doit être supérieure à 10 % de la surface agricole utile (SAU). Ensuite, le poids des intrants qui ne doit pas dépasser 30 % du chiffre d’affaires total de l’exploitation.

Label HVE et agriculture biologique : quelle différence ?

Le label HVE et le label agriculture biologique se fondent sur des critères extrêmement différents. Dans le cas de l’agriculture biologique, les critères d’utilisation de produits phyto-sanitaires sont stricts : les pesticides de synthèse sont interdits dans le label bio, qui ne peut utiliser que des pesticides d’origine naturelle, en quantités limités. Le label bio repose aussi sur des critères exigeants en matière de bien-être animal, de gestion des sols, de désherbage, etc…

Le label HVE, quant à lui, repose essentielle sur des exigences de moyens, et n’impose aucun critère strict quand à l’usage des pesticides, des fertilisants ou de l’usage de l’eau. Il se contente de proposer des pistes d’amélioration de la gestion des indicateurs écologiques, sans obligation de résultat, et sans sortir du modèle d’agriculture productiviste dominant.

Un label critiqué et des impacts environnementaux discutables

Le label HVE fait l’objet de nombreuses critiques, et ce pour plusieurs raisons :

  1. Le label est jugé insuffisant : beaucoup d’experts de l’agro-écologie estiment que le label HVE ne va pas assez loin dans la protection de l’environnement et qu’il ne garantit pas nécessairement des pratiques agricoles durables et respectueuses de l’environnement. Les critères flous et peu significatifs du label ne garantissent pas que l’exploitation prenne réellement en compte les enjeux de biodiversité ou les autres problématiques environnementales.
  2. Le label peut être source de confusion : certains estiment que la multiplicité de labels environnementaux (bio, HVE, etc.) peut prêter à confusion pour les consommateurs, pour qui il sera alors difficile de comprendre les différences entre labels.
  3. Le label est critiqué pour son manque de transparence : quels critères sont évalués pour la certification HVE ? Dans quelles conditions ? Les organismes de contrôle sont-ils complaisants ? Autant de questions qui viennent remettre en cause la transparence du label.