Qu’est-ce qu’un puits de carbone ? Comment fonctionnent les puits de carbone ? Quelle différence entre puits de carbone naturel et artificiel ?
Définition d’un puits de carbone
Un puits de carbone est un mécanisme naturel ou artificiel qui absorbe et stocke le dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère. Les puits de carbone naturels comprennent les forêts, les océans, les sols et les tourbières, tandis que les puits de carbone artificiels comprennent les technologies de captage et de stockage du carbone (CCS) qui extraient le CO2 de l’air ou des fumées industrielles et le stockent dans des réservoirs géologiques.
Quels sont les différents types de puits de carbone ? Quelques exemples
Il existe donc principalement deux groupes de puits de carbone (naturels et artificiels) au sein desquels on trouve différents types de puits de carbone.
Les types de puits de carbone naturels
Les puits de carbone naturels mondiaux les plus importants sont :
- les océans, qui absorbent une grande partie du carbone atmosphérique : le carbone se dilue dans l’eau où il est stocké sous forme de bicarbonate, ou utilisé par un certain nombre d’organismes marins
- les forêts et les végétaux : les végétaux absorbent le carbone via la photosynthèse, et le stockent sous forme durable dans les arbres, les racines etc.
- les sols et les tourbières : la matière organique, constituée de carbone, se stocke dans les sols, et les organismes vivant dans les sols captent aussi une partie du carbone atmosphérique
Les puits de carbone artificiels
En plus de ces puits naturel, il existe aussi des puits de carbone dits artificiels, car ils sont mis en place par les humains. Parmi eux, il existe les techniques de capture directe du carbone, qui consiste à absorber le CO2 de l’atmosphère à l’aide d’ « aspirateurs à CO2 ». Il existe différentes techniques de capture du CO2 : capture pré-combustion, ou post-combustion.
On peut aussi capter du carbone grâce à des technique de géoingénierie, comme l’altération forcée, qui consiste à répandre des gravats de basalte sur les terres agricoles pour renforcer les mécanismes naturels de captage du CO2 par altération des roches.
On peut aussi capter du carbone en utilisant la production de biomasse et de bio-énergies, combinée à des dispositifs de capture du carbone.
Enfin, on peut aussi intensifier les puits de carbone naturels grâce à la reforestation, ou en fertilisant les océans. Mais ces techniques sont controversées, car elles ne répliquent pas exactement les bénéfices écosystémiques des puits de carbone naturels, et qu’elles pourraient aussi avoir des conséquences écologiques négatives imprévues.
Les puits de carbone face au réchauffement climatique
Les puits de carbone jouent un rôle crucial dans la régulation du climat en absorbant une partie des émissions de CO2 produites par les activités humaines. La protection des puits de carbone est donc identifiée dans les derniers rapports du GIEC comme une des solutions au réchauffement climatique. Il s’agit alors de lutter contre la déforestation, mais aussi contre l’acidification des océans, qui dégradent la capacité des écosystèmes naturels à capter le carbone.
L’utilisation des puits de carbone artificiels pourrait aussi faire partie des leviers pour réduire la hausse des concentrations en CO2 dans l’atmosphère.
La dégradation des puits de carbone
Avec la crise écologique globale et le réchauffement climatique, on observe de plus en plus une dégradation des puits de carbone mondiaux. Le changement climatique, la déforestation, l’agriculture intensive, la surexploitation et d’autres activités humaines, mais aussi l’acidification des océans participent ainsi à rendre les puits de carbone moins efficaces.
Les forêts par exemple, sont affectées par la déforestation, qui diminue les puits de carbone forestiers, mais peut aussi entraîner la libération de grandes quantités de carbone stocké dans les arbres et le sol, ce qui peut contribuer à augmenter les émissions de gaz à effet de serre. Les forêts tropicales sont également transformées par la hausse des températures, et les changements dans les cycles de l’humidité. Certaines études ont ainsi montré que la forêt amazonienne est en passe devenir une source nette de carbone plutôt qu’un puits absorbant le carbone atmosphérique.
De plus, certains puits de carbone, tels que les sols riches en carbone, peuvent être endommagés par des pratiques agricoles intensives telles que la monoculture, l’utilisation excessive d’engrais et la surexploitation des sols, ce qui peut réduire leur capacité à stocker le carbone.
Le carbone stocké dans les sols gelés (le permafrost ou pergélisol) pourrait également être relargué dans l’atmosphère à cause du réchauffement climatique. C’est ce que l’on appelle la « bombe méthane » du permafrost.
Il est donc important de protéger et de restaurer les puits de carbone afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de lutter contre le changement climatique.