La sécheresse hivernale, c’est quoi ? Quelles en sont les causes et les conséquences ? Quels sont les risques de sécheresses hivernales dans un contexte de réchauffement climatique ? On fait le point.

Qu’est-ce que la sécheresse hivernale ? Définition

La sécheresse hivernale est une période de déficit de précipitations de longue durée qui a lieu durant la saison hivernale. La sécheresse hivernale entraîne une stagnation ou une diminution des réserves d’eau dans les écosystèmes, qui une pénurie de ressources hydriques au printemps et en été.

La sécheresse hivernale se produit lorsque les apports en eau liées aux précipitations sont durablement inférieurs aux normales durant la période hivernale, ce qui ne permet pas aux réserves hydrologiques de se recharger.

Les causes de la sécheresse hivernale

Les causes de la sécheresse hivernale peuvent varier en fonction des régions et des climats, mais elles sont souvent associées à des systèmes de haute pression qui bloquent les précipitations, des températures plus chaudes que la normale et des phénomènes météorologiques tels que El Niño qui perturbent les cycles de l’eau. Le réchauffement climatique participe aussi à la hausse de la probabilité et de l’intensité des sécheresses hivernales, puisqu’il augmente les températures moyennes et perturbe le régime des précipitations.

Les conséquences de la sécheresse hivernale

Dans l’espace public, on connaît désormais assez bien les conséquences de la sécheresse dite « classique » qui a le plus souvent lieu en été. Mais les conséquences de la sécheresse hivernale peuvent-elles aussi être très significatives. D’abord car les périodes de sécheresses « estivales » sont le plus souvent liées à des épisodes de sécheresse hivernales qui les ont précédés. En d’autres termes, si l’on manque d’eau en été, c’est aussi souvent parce que l’on a manqué d’eau en hiver. Les sécheresses hivernales aggravent donc les phénomènes de sécheresse estivale et les rendent plus dangereuses.

À terme, les conséquences des sécheresses hivernales peuvent aller jusqu’à des baisses de la production agricole, la détérioration de la qualité de l’eau et la dégradation des écosystèmes. En asséchant les sols de façon chronique, les sécheresses hivernales peuvent aussi contribuer à augmenter l’érosion, et contribuent à élever le risque de feux de forêt, qui sont alors plus fréquents et plus intenses.

Pour les populations, des sécheresses hivernales peuvent mener à des pénuries d’eau localement, des restrictions sur les activités qui en dépendent, et des problèmes écosystémiques plus globaux en lien avec le manque d’eau dans l’environnement.

Les risques de sécheresse : où en est-on ?

Les risques de sécheresse hivernale varient en fonction des régions et des climats. En général, on parle plus volontiers de sécheresse hivernale dans les climats tempérés, qui sont caractérisés par des étés chauds et secs et des hivers froids et humides. Il y a alors sécheresse hivernale quand l’humidité hivernale est insuffisante pour assurer les besoins des écosystèmes et des activités humaines. Or avec le réchauffement climatique, qui rend les conditions climatiques plus aléatoires, mais en moyenne plus chaudes, le risque de sécheresses hivernales dans les climats tempérés augmente.

Ainsi, en France, durant l’hiver 2022-2023, les pluies ont été très rares, jusqu’à enregistrer début 2023 ce qui est un record : près d’un mois entier sans pluie significative sur l’ensemble du pays, et ce, alors que les mois d’hivers sont normalement les plus pluvieux. Si l’on ajoute à cela le déficit de pluies cumulé durant l’été précédent, on aboutit à une situation de déficit en ressources en eau dans la majorité des territoires français.