Disruptif, ça veut dire quoi ? Quelle est la définition de la disruption ? D’où vient ce mot ? Quels sont les exemples d’entreprises disruptives ?

Disruptif : définition

Le terme « disruptif » est utilisé pour décrire les changement radicaux dans une industrie ou un marché, généralement causé par une entreprise qui introduit une nouvelle technologie ou une nouvelle méthode de distribution. On parle alors de disruption pour décrire ces innovations de rupture, qui bouleversent la situation économique ou les modes de consommation.

Orrigine et histoire du mot disruptif

Le mot « disruption » vient du latin disruptum, supin de disrumpere (« briser en morceaux, faire éclater »). Il est utilisé en Anglais pour décrire les perturbations majeures, les bouleversements, les ruptures ou les explosions. Mais son usage dans les milieux économiques et dans la langue française est récent.

Le terme « disruptif » a été popularisé par le professeur de Harvard Business School, Clayton Christensen, dans son livre de 1997 « The Innovator’s Dilemma ». Dans ce livre, Christensen explore la manière dont les entreprises qui se concentrent sur l’amélioration de produits existants peuvent être prises de court par de nouvelles entreprises qui introduisent des technologies ou des méthodes de distribution radicalement différentes. Il identifie également les caractéristiques communes des entreprises disruptives, telles que leur concentration sur les marchés de niche et leur capacité à offrir des produits moins coûteux que les offres existantes.

Comment être disruptif ?

Il n’y a évidemment pas de recette « miracle » pour être disruptif sur un marché. Néanmoins, si l’on regarde le développement des entreprises « disruptives » qui aujourd’hui dominent le marché, on voit qu’elles ont suivi des étapes similaires.

  • Identifier les lacunes du marché : en étudiant les besoins et les frustrations des clients dans leur marché et en identifiant les domaines où les entreprises existantes ne parviennent pas à répondre à ces besoins, il est possible de proposer des offres « de rupture ».
  • Innover pour répondre aux besoins des clients : il s’agit alors de créer des produits ou des services qui répondent aux besoins des clients de manière novatrice, en utilisant des technologies ou des méthodes de distribution qui n’ont pas encore été explorées par les entreprises existantes.
  • Se concentrer sur un marché de niche : l’objectif est de se positionner sur un marché restreint, pour éviter d’êtr en concurrence avec des entreprises existantes, et pour développer une proposition de valeur unique et différenciée.
  • Investir dans de nouvelles techniques, de nouveaux outils : les entreprises dites « disruptives » ont souvent été pionnières dans l’utilisation de technologies nouvelles et non testées, de modèles d’affaires nouveaux. Cela implique d’investir (via des levées de fonds notamment) dans des projets incertains.
  • Casser les prix : c’est l’une des stratégies principales des acteurs « disruptifs ». Il s’agit de proposer dans un premier temps des prix cassés pour attirer les consommateurs, et s’imposer sur un marché.
  • Pratiquer le dumping social, fiscal ou environnemental : de nombreux acteurs « disruptifs » parviennent à casser les prix en pratiquant une forme ou une autre de dumping. Par exemple, l’uberisation consiste à faire travailler des travailleurs indépendants, moins bien rémunérés et moins bien protégés, pour proposer le même service, moins cher. Réduire la qualité de ses produits ou les exigences environnementales (comme le fait la fast-fashion) permet aussi de casser les prix.
  • Établir des partenariats stratégiques : pour réussir à perturber les modèles d’affaires existants, il faut bien souvent tisser des partenariats stratégiques avec d’autres entreprises, des investisseurs ou des institutions publiques pour obtenir les ressources nécessaires pour s’imposer sur un marché.

Entreprises disruptives : quelques exemples

De nombreux exemples d’entreprises disruptives ont émergé au fil des ans. Parmi les exemples les plus célèbres, on peut citer :

  • Netflix : l’entreprise de streaming vidéo a perturbé l’industrie de la location de DVD en offrant des abonnements mensuels à un prix avantageux pour accéder à une bibliothèque de films et de séries TV en ligne.
  • Uber : l’entreprise de covoiturage a perturbé l’industrie du taxi en offrant une alternative moins chère et plus pratique aux taxis traditionnels.
  • Airbnb : la plateforme de location de logements entre particuliers a perturbé l’industrie hôtelière en permettant aux gens de louer des logements entiers ou des chambres chez l’habitant.
  • Amazon : le géant américain a perturbé le marché du commerce de détail en misant tout sur l’achat en ligne et la livraison à domicile, et sur une logistique ultra-optimisée.
  • Les plateformes numériques : services financiers, culturels, formation, tous les secteurs ont vu débarquer des systèmes de plateformes qui ont « disrupté » le marché en proposant des services en ligne, grâce au travail indépendant
  • Les néo-banques : qui ont perturbé le marché de la banque en proposant des services à prix cassés, en ligne
  • et bien d’autres.

Disruption : avantages et inconvénients

Pour un article complet sur les avantages et inconvénients de la disruption, voir : Entreprises disruptifs : pour ou contre l’intérêt général ?

L’innovation disruptive est souvent présentée comme un processus positif, permettant notamment d’offrir des produits ou des services à un prix plus avantageux. La disruption est supposée permettre d’accélérer le progrès technique, de créer de nouveaux leviers de croissance économique, de mieux répondre aux besoins des consommateurs.

Pourtant, dans les faits, la disruption s’accompagne souvent de problèmes sociaux, écologiques et économiques considérables. La croissance rapide de ces entreprises se fait souvent au détriment des conditions de travail des salariés, des conditions environnementales des productions, ou de la qualité des services. De nombreuses entreprises disruptives sont aujourd’hui critiquées pour leurs pratiques salariales, leur culture d’entreprise, leurs activités polluantes ou leur caractère monopolistique. L’émergence de grandes entreprises disruptives a effectivement « bouleversé » un certain nombre de marchés économiques, et les promesses d’une hausse de la qualité des produits et des services n’a pas toujours été tenue. Par exemple, si une entreprise comme Amazon a effectivement permis de développer massivement le commerce en ligne et l’activité de certains commerçants, si elle permet aux consommateurs d’obtenir plus vite de nombreux produits, elle est aussi critiquée : destruction d’emplois locaux, empreinte environnementale, conditions de travail, etc.

Voir aussi :