Que désignent les notions de finance verte et de finance responsable ? Comment s’articulent-elles entre elles ? Quelle est leur place au sein de la finance dite durable ?

Définitions de la finance verte et de la finance responsable

La finance « verte » et la finance « responsable » peuvent être perçus comme des catégories de la finance durable, c’est-à-dire d’un système financier qui prenne mieux en compte les enjeux de transition écologique et sociale, ainsi que les enjeux éthiques.

Finance verte

La finance verte englobe tous les types d’opérations financières (et la réglementation y afférente) dirigées en faveur de l’environnement. Elle se consacre en particulier au financement des actions publiques et/ou privées liées à la lutte contre le réchauffement climatique et à la transition énergétique et écologique. Formalisée dans ses tenants et aboutissants par l’Accord de Paris sur le climat en 2015, la finance verte fait appel à divers mécanismes financiers où les obligations vertes (ou green bonds) et les obligations climat (ou climate bonds) occupent une place de choix.

Finance responsable

La finance responsable s’attache aux investissements et placements qui soumettent la performance économique (sans la négliger) à la réalisation conjointe d’objectifs sociaux/sociétaux et environnementaux fortement marqués, le but étant de soutenir toutes les catégories d’acteurs (entreprises, fondations/associations, organismes et pouvoirs publics) œuvrant pour le développement durable d’un monde plus responsable. Il s’agit donc ici d’IR (Investissement Responsable), qui peut faire l’objet en France d’un label ISR (Investissement Socialement Responsable) internationalement reconnu. Les fonds qui se constituent dans le cadre de ce type d’investissement choisissent généralement les projets à soutenir en se basant sur les critères dits ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance).

Si l’IR (ou l’ISR) constitue le vecteur privilégié de la finance responsable, elle s’appuie également sur d’autres modes d’action comme ceux du crowdfunding (finance participative).

Finance responsable et finance verte : les deux faces d’une même médaille

Les critères ESG de la finance responsable se détaillent ainsi :

  • Critère environnemental : prise en compte de la réduction des émissions de GES, du traitement des déchets et de la prévention des risques pour l’environnement.
  • Critère social : formation des personnels, prévention du risque d’accident, droits des travailleurs, dialogue social, sous-traitance.
  • Critère de gouvernance : statut et indépendance du CA, organisation structurelle de la gestion, comité de suivi et vérification des comptes.

Quant aux principaux vecteurs de la finance verte (les green bonds et les climate bonds), ces obligations sont émises dans le cadre strict de financements réservés à des projets 100% ancrés (de par leurs objectifs environnementaux et climatiques) dans les exigences du développement durable.

On voit donc que si la finance responsable vise plus large que la finance verte, la convergence de leurs objectifs environnementaux (qui participent eux-mêmes d’une communauté de vue et d’engagement quant à l’appréhension du monde et de ses modalités de développement) les réunit dans une même dynamique : les aspects extra-financiers d’une activité y sont non seulement considérés à égalité avec ceux de la performance économique, mais deviennent même prépondérants dans la mesure où le choix du projet à soutenir dépend directement de ces critères extra-financiers.

Un écrin commun à la finance verte et à la finance responsable : la finance durable

Étroitement liées l’une à l’autre par ce que l’on peut considérer comme une communauté de destin, la finance responsable et la finance verte, au-delà de leur appariement, s’intègrent en position majeure dans un ensemble plus large : celui de la finance durable, elle-même nerf de la guerre du développement durable.

Deux autres types de pratiques complètent cet arsenal dont toutes les composantes sont à la fois complémentaires et intriquées :

La finance solidaire

Elle mobilise des investissements consacrés à des secteurs tels que l’insertion ou le retour à l’emploi, le logement social ou encore la solidarité (y compris à l’international), mais également au domaine de l’environnement.

Le social business

Ici, il ne s’agit pas de financement en première intention, mais d’entreprises à mission sociale qui réinvestissent leurs bénéfices dans des actions de développement solidaire, de lutte contre les discriminations et l’exclusion, de protection de la biodiversité et toute autre démarche s’inscrivant dans une dynamique de développement responsable et durable.

À noter que le crowdfunding, ou finance participative, ne constitue pas un secteur de la finance durable en soi, dans la mesure où ses adeptes peuvent en user pour soutenir tout type de projet à connotation sociale ou environnementale, mais également d’autres actions sans relation avec les objectifs du développement durable.

Voir aussi : Fonds ISR : pas plus écologiques que les autres ?