Qu’est-ce que la sobriété ? Volontaire ou heureuse, la sobriété est-elle essentielle à la transition écologique ? 

La sobriété est un terme générique qui désigne la recherche de modération. En matière de transition écologique, la sobriété renvoie à une multitude de démarches qui visent à réduire, notamment la consommation de biens et de services, l’usage des ressources naturelles et de l’énergie, tout en cherchant à garder, voire améliorer, les conditions de consommation et d’usage de ces mêmes biens et services . 

On parle parfois de sobriété volontaire ou de sobriété heureuse pour désigner ces démarches lorsqu’elles sont entreprises de façon proactive pour chercher à la fois à améliorer notre impact écologique global, notre bien-être et nos conditions de vie.

Définir la sobriété : moins, mais mieux

Le concept central de la sobriété réside dans l’alliance entre d’un côté le « moins » et de l’autre le « mieux ». La sobriété n’est donc pas une démarche de privation en elle-même, mais une démarche qui vise à mieux répondre à nos besoins en utilisant le moins de ressources possible. L’idée est de nous permettre de ne pas dépasser les limites planétaires ou sociales, tout en permettant un certain nombre de co-bénéfices pour les individus ou la collectivité.

La sobriété peut par exemple s’appliquer aux consommations énergétiques. Il s’agit alors de modérer sa consommation énergétique au quotidien, avec le triple objectif de préserver son confort de vie tout en évitant des gaspillages énergétiques et en cumulant certains bénéfices, par exemple, le fait de faire des économies sur ses factures. Pour cela, on peut par exemple baisser légèrement son chauffage en hiver, en préservant son confort thermique avec un pull ou une couverture.

La sobriété volontaire peut se décliner à l’échelle individuelle comme collective, et sur tous les aspects de nos modes de production ou de consommation : sobriété énergétique, sobriété numérique, sobriété alimentaire, sobriété des modes de production…

La sobriété et la transition écologique et sociale

Aujourd’hui, la sobriété et la transition écologique sont profondément liées. La sobriété est un levier essentiel pour parvenir à réduire nos impacts environnementaux. Rechercher la modération dans nos productions et nos consommations semble en effet la seule voie soutenable pour limiter durablement la pression que nous exerçons sur les écosystèmes et les ressources naturelles. Ni le progrès en matière d’innovation, en matière d’efficacité énergétique ou de nouvelles technologies ne semblent à même de permettre les réductions d’impact environnemental nécessaires pour accomplir la transition énergétique si nos productions et nos consommations continuent à augmenter sans cesse. 

Pour en savoir plus voir : Pourquoi la sobriété est essentielle à la transition écologique ?

La démarche de sobriété a notamment l’avantage d’éviter certaines formes d’effet rebond liées à la surconsommation. L’effet rebond caractérise un effet pervers et paradoxal des progrès en matière d’efficacité écologique : lorsque l’on trouve des gains en matière écologique, ceux-ci sont souvent compensés par une hausse concomitante des consommations. On produit par exemple de façon plus écologique, mais cela nous incite à produire plus. La recherche volontaire d’une limitation de nos consommations limite en partie ce risque.

Pour la première fois dans son rapport d’avril 2022, le GIEC insiste sur la nécessité d’intégrer la sobriété au cœur de la lutte contre le réchauffement climatique et de la transition écologique.