Qu’est-ce que la TCFD, ou Task Force on Climate-related Financial Disclosures ? À quoi sert ce groupe de travail ? Quelles sont ses recommandations en matière de reporting climatique ?

La Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) est un groupe de travail international créé en 2015 par le Conseil de Stabilité FInancière, afin d’élaborer un cadre pour la divulgation par les entreprises d’informations concernant les risques financiers liés au changement climatique des activités économiques financières.

Le groupe de travail de la TCFD

La TCFD est composée de représentants d’entreprises, notamment du secteur bancaire et des assurances, d’investisseurs, de régulateurs et d’autres parties prenantes du secteur financier. Parmi eux : BNP Parbias, BlackRock, Axa, Aviva, Eni, HSBC, etc. Elle est présidée par Michael R. Bloomberg, fondateur de Bloomberg LP, une société de services financiers.

À quoi sert la TCFD ?

Les travaux de la TCFD ont pour objectif de développer des recommandations pour améliorer la transparence des entreprises en matière de risques liés au climat et de leur gestion. Les entreprises sont encouragées à intégrer ces éléments dans leur reporting financier et non financier pour fournir une image complète de leur exposition aux risques liés au climat et de leur réponse à ces risques.

Cette transparence est ainsi supposé servir de cadre à la transition progressive vers une économie plus durable, et en particulier moins négative du point de vue climatique.

Les recommandations de la TCFD

Les recommandations de la TCFD sont organisées en quatre domaines clés :

  • Gouvernance : les organisations doivent décrire le rôle de leur conseil d’administration dans la gestion des risques liés au changement climatique et préciser comment ils intègrent les considérations climatiques dans leur stratégie d’entreprise.
  • Stratégie : les organisations doivent expliquer comment le changement climatique affecte leur stratégie d’entreprise, y compris les risques et les opportunités, et comment elles prévoient de s’adapter à ces facteurs.
  • Gestion des risques : les organisations doivent décrire leurs processus de gestion des risques liés au changement climatique, y compris les scénarios d’analyse de risque et les indicateurs clés de performance.
  • Métriques et cibles : les organisations doivent fournir des informations quantitatives sur leur empreinte carbone, leur consommation d’énergie et d’eau, ainsi que leurs autres impacts environnementaux, ainsi que des cibles et des objectifs de réduction des émissions.

En suivant ces recommandations, les organisations peuvent améliorer leur transparence en matière de risques liés au changement climatique, aider les investisseurs à prendre des décisions éclairées et contribuer à une transition plus durable vers une économie bas-carbone.

TCFD : obligatoire ou pas ?

L’ONU et de plus en plus de grandes institutions, ainsi que des gouvernements (notamment européens) appellent depuis plusieurs années à la mise en place d’un reporting climatique obligatoire pour les entreprises. Dans ce cadre, les recommandations de la TCFD sont de plus en plus intégrées dans le contexte réglementaire de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) à travers le monde. Par exemple, l’Union européenne a adopté un plan d’action pour la finance durable en 2018, qui encourage les entreprises à adopter les recommandations de la TCFD. Une partie des exigences de reporting dans le cadre des réglementations CSRD et SFDR s’alignent également sur la TCFD. Le Japon a également annoncé en 2020 qu’il exigerait des entreprises cotées qu’elles divulguent des informations sur leur exposition aux risques climatiques conformément aux recommandations de la TCFD.

Pourtant, les recommandations de la TCFD sont régulièrement jugées insuffisantes pour obtenir un reporting climatique utile à la transition écologique. En effet, la TCFD fonde ses recommandations sur une analyse en matérialité simple, dans laquelle les entreprises ne rendent compte que des impacts et opportunités économiques et financières liées à la crise climatique, sans analyser les conséquences de l’activité économique sur le climat. Elle ne permet donc pas d’identifier correctement les acteurs qui contribuent (ou pas) à la transition climatique.

Voir aussi : La TNFD : groupe de travail sur le reporting financier lié à la biodiversité