360 kilos, soit plus d’un kilo par jour : c’est le nombre de kilos de déchets produits chaque année par personne en France. L’idée de réduire nos déchets fait progressivement son chemin dans la tête des français encouragés par l’émergence du mouvement « zero waste».  Mais passer de l’intention à l’action effraye de nombreuses personnes : par où commencer ? N’est-ce pas compliqué à mettre en place ?

Entre emballages plastiques, cotons jetables et autres réjouissances, la salle de bain est une pièce de choix pour engager une démarche de réduction des déchets. Voici donc cinq astuces pour y réduire vos déchets. Et promis, ce n’est pas (si) compliqué. 

1 – Apprendre à lire les étiquettes et privilégier certains labels

La salle de bain est le lieu privilégié des cosmétiques, des produits ménagers et de la lessive. Mais pour comprendre les ingrédients composants ces différents produits, un diplôme de chimie ne serait pas de trop. En moyenne, les produits ménagers et cosmétiques comportent trente ingrédients aux noms barbares. Votre crème de jour à la rose comporte donc plus d’éléments synthétiques que d’extraits de rose.

Ce constat fait, vers quelles alternatives se tourner ?

Certains labels, notamment les labels biologiques comme Cosmébio ont été élaborés sur la base de cahiers des charges stricts. Ces cahiers de charges prohibent la présence de certains ingrédients chimiques dans les cosmétiques en particulier des additifs. Et justement, la production de ces additifs détériore la qualité de l’air et de la couche d’ozone. En privilégiant des produits labellisés à la liste réduite d’ingrédients, vous évitez donc de participer à un système polluant l’atmosphère.

Il en va de même pour les produits ménagers et les lessives : leurs produits chimiques finissent dans nos éviers, WC ou machines à laver. Or, si l’eau usagée est traitée dans les stations d’épuration, toutes les particules ne sont pas éliminées : elles finissent donc dans la nature. En évitant les listes de composants à rallonge dans vos produits de nettoyage, vous limitez donc également la pollution de l’eau.   

2 – Privilégier les produits les moins emballés ou en vrac

Vous voilà décidé à changer vos habitudes d’achats de produits cosmétiques et dédiés à la salle de bain. Très bien, il est donc temps d’étudier comment prendre également agir sur le contenant de vos produits : les emballages.

En effet, le nerf de la guerre pour réduire ses déchets est de réduire les emballages inutiles. Certains produits sont emballés dans deux voire trois emballages comme les parfums ou les crèmes. Mais en pratique, ces derniers sont souvent inutiles. Pour réduire les déchets, on privilégie donc les produits n’ayant qu’un seul emballage, si possible en verre ou carton car ce sont les plus facilement recyclables.

Pour les plus motivés, achetez vos produits en vrac. Les magasins qui proposent des produits en vrac sont de plus en plus nombreux, tout comme ceux qui sont entièrement consacrés à la vente en vrac. Dans ce type de structures, vous pouvez emmener sans problèmes vos propres contenants pour stocker lessive liquide ou shampoing et ce, sans passer pour un écolo-extrémiste.

3 – Arrêter avec les produits jetables à utilisation unique

Un autre gros problème des produits destinés à la salle de bain est qu’il y a de nombreux produits qui sont à usage unique. Bâtonnets ouatés, cotons démaquillants, mouchoirs en papier, serviettes hygiéniques et tampons pour les dames, etc. Ces éléments se retrouvent dans la plupart des salles de bain des français et produisent une quantité importante de déchets.

Pour les coton-tiges, le Parlement Européen a tranché : ils seront tout bonnement interdits à l’horizon 2020. Il était temps : 16000 bâtonnets ouatés se retrouvent chaque année sur les plages ! Ces petits bâtonnets sont d’ailleurs inutiles à proprement parler, car il ne faudrait pas enfoncer d’éléments dans le conduit auditif, même pour le nettoyer. Un simple nettoyage externe avec du tissu suffit. Mais pour les afficionados du nettoyage interne de l’oreille, l’oriculi est une alternative durable aux coton-tiges.

Pour le reste, des alternatives durables existent également. Un peu plus chères à l’achat, elles sont en revanche rapidement rentables. Cependant, pour éviter d’avoir des frais trop importants la première année, on peut opter pour un changement progressif.

On troque ainsi progressivement les cotons jetables par des cotons lavables, puis les tampons et serviettes par des culottes spéciales lavables ou les fameuses « cup », les mouchoirs en papier par des mouchoirs en tissus.

Même les brosses à dents et les rasoirs ont des alternatives plus durables ! En effet, il existe des brosses à dents en bois ou avec des embouts changeables, ainsi que des rasoirs dont le manche est en métal et pour lesquels il suffit de changer la lame.

Comme pour tout, il s’agit donc surtout d’une question d’habitude.  

4 – Apprendre à être minimaliste et adopter des produits multifonctions

Vous avez deux gels douches : un pour Monsieur, un pour Madame ? Un shampoing, un après-shampoing et un soin pour vos cheveux et autant de crèmes hydratantes que de parties du corps ? Nous sommes nombreux dans ce cas. Pour autant, en quoi la composition de notre crème pour les mains est-elle si différente de celle pour le reste du corps ?

Souvent, un seul produit peut avoir plusieurs fonctions. Pour réduire nos déchets dans la salle de bain et selon l’adage « le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas », il faut donc apprendre à choisir des produits qui remplissent plusieurs fonctions.

C’est ce que font d’ailleurs les partisans du « zéro déchet ». Ils se contentent d’un produit pour se nettoyer le corps, d’un pour s’hydrater et d’un pour se protéger du soleil. Pour les femmes, un shampoing et une huile nutritive suffisent à embellir tout type de cheveux.

De même, pour le ménage, du savon noir et du vinaigre blanc, ainsi que quelques gouttes d’huile essentielles permettent de faire briller la plupart des surfaces.

En plus, cette limitation volontaire des produits de nos salles de bain permet de gagner en place… Et de faire des économies !

5 – Créer certains de nos cosmétiques et produits d’entretien !

Si vous désirez aller plus loin, le fait de fabriquer vous-même vos cosmétiques et produits d’entretien est l’étape ultime pour limiter les déchets. Il faut encore une fois investir un peu au début dans du matériel réutilisable et dans des ingrédients de base. Mais, une fois équipé, vous ne produirez quasiment plus de déchets !

En revanche, tant pour les produits d’entretien que pour les cosmétiques, il convient de faire attention aux produits choisis et aux dosages. Certaines huiles essentielles notamment peuvent être bénéfiques à petite dose et toxique à haute dose.

 Pour vous aider si vous désirez vous lancer, une multitude de blogs, vidéos et autres ouvrages se trouvent facilement. Il serait dommage de transformer une initiative pour changer ses habitudes en un traumatisme lié à une affreuse réaction cutanée. S’informer avant de se lancer est donc l’ultime conseil qu’il faut avoir en tête !

Créer soi-même des produits cosmétiques et d’entretiens est peut-être un peu ambitieux pour commencer, mais la plupart de ces conseils sont facilement applicables… Du moins dans une optique de changement progressif pour réduire ses déchets. Quoiqu’il en soit, quelles que soient les astuces que vous décidez d’appliquer au quotidien, l’environnement ne s’en portera que mieux ! 

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Crédit image : Shutterstock, Zero waste bathroom accessories.