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Schneider Electric, spécialiste français à dimension mondiale dans la gestion de l’énergie, répond à nos questions sur le thème de la sensibilisation des parties prenantes et du reporting RSE. Aujourd’hui, l’entreprise est souvent citée comme modèle dans la façon dont elle informe, intègre et mobilise ses parties prenantes. Revenons sur les réussites du groupe dans ce domaine et sur ses projets futurs avec Alban Jacquin, membre de la direction de la performance développement durable et animateur de communautés internes et externes chez Schneider Electric.

Rencontre

Pierre-Yves Sanchis : Schneider Electric était récemment cité dans nos 5 tendances françaises à suivre en matière de reporting RSE, grâce à votre Baromètre Planète et Société. Ce projet semble faire partie intégrante de la stratégie RSE de l’entreprise. Comment ce projet a-t-il été initié et comment a-t-il été mis en oeuvre ? 

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Alban Jacquin :  En fait, le Baromètre est né d’une double motivation : répondre à une exigence de performance exhaustive et toujours plus forte des investisseurs d’une part, et de la volonté de nos dirigeants de rendre plus lisible notre performance développement durable d’autre part. Nous avons créé une note sur 10 qui serait la moyenne de tous nos indicateurs clés sur les trois piliers du développement durable (people, planet, profit) pour faciliter l’appropriation. Pour ce qui est du choix des indicateurs, nous avons fait une matrice de matérialité sans le savoir !! Benchmark interne et externe, analyse des questionnaires SAM (en 2005, il y en avait peu!) et fixation d’objectifs de transformation et d’objectifs plus opérationnels de progrès. Le tout s’inscrit dans les programmes stratégiques de l’entreprise revus tous les 3 ans. C’est devenu un véritable avantage compétitif que de faire avancer tous les sujets clés des trois piliers en même temps. Depuis, la recette fonctionne toujours !

Pierre-Yves : Votre coeur d’activité s’adresse principalement à des clients B2B. Vu d’un oeil extérieur on peut souvent s’attendre à moins de volonté de sensibiliser ses parties prenantes que dans un contexte B2C. A quels publics vous adressez-vous au travers du Baromètre ? 

Alban :  En fait, le Baromètre s’adresse à tous les publics ! Chacun peut l’interpréter de manière différente : les clients vont y chercher de l’information (notamment environnementale), les analystes et investisseurs vont s’attacher au caractère audité et structuré comme les résultats financiers, les journalistes à des sujets spécifiques et des points d’inflexion, les étudiants en font un « cas d’école », les actionnaires y voient le sérieux, le progrès et la longévité de la démarche. Mais l’une de nos principales cibles reste l’interne. Le Baromètre permet à n’importe quel collaborateur de Schneider Electric de connaître nos principaux plans d’action développement durable et d’en parler autour de lui à ses clients, fournisseurs, amis. C’est important pour garder de la cohérence dans le discours et de la cohésion dans les actions.

Pierre-Yves : Le Baromètre existe depuis 2005. Quels enseignements et bénéfices en tirez-vous ? 

Alban : Je dirais que les objectifs premiers ont été atteint. Aujourd’hui le Baromètre Planète & Société est véritablement le vaisseau amiral de notre performance, tirant d’autres programmes dans son sillage. De plus, sa publication trimestrielle et l’inclusion de la note globale ou de certains critères dans la part variable de la rémunération de nos managers montrent sa véritable intégration dans notre mode de fonctionnement opérationnel. Aussi en termes de bénéfices, c’est moins de questions individuelles à traiter car les réponses sont déjà dans le baromètre. Cela nous permet aussi de fidéliser nos cibles internes et externes autour de cet outil.

Pierre-Yves : Votre volonté de vous engager dans une réelle stratégie de communication digitale se ressent dès la page d’accueil du Groupe. Vous êtes présents grâce au baromètre, sur Youtube, sur Twitter, vous impliquez les blogueurs lors d’évènements (lire notre interview de Elsa Cart-Lamy à propos des Enercamps)… Ce mouvement vers le digital répond-il à un besoin exprimé par vos parties prenantes ? 

Alban : Oui clairement. Nous croyons à l’internet de l’énergie (et vice versa !). Notre métier se transforme dans la manière dont on gère l’énergie de nos clients grâce aux logiciels et aux produits et systèmes communicants. Mais nos parties prenantes aussi évoluent avec cette digitalisation du monde. On doit donc être présents là où sont nos audiences.

Pierre-Yves : Pouvez-vous nous parler de nouvelles initiatives innovantes à venir chez Schneider Electric en matière de sensibilisation des parties prenantes ? 

Alban : Je peux vous citer deux exemples. Le premier, c’est que nous avons lancé en 2012, je crois de manière inédite dans le CAC40, la présentation des résultats financiers et extra-financiers annuels en même temps, par notre Président. Depuis, nous faisons une conférence téléphonique avec journalistes et analystes extra-financiers tous les trimestres. Le second exemple est interne. Il s’agit du lancement d’une communauté d’intérêt sur le développement durable pour que tous nos collaborateurs sachent de quoi on parle derrière ce terme vaste et parfois galvaudé, et qu’ils sachent en être les ambassadeurs. Lancée en début d’année, nous avons déjà 1000 membres actifs sur notre réseau social interne et ce n’est que le début !